«L’Algérie est prête pour accueillir la CAN 2025». «Pour l’organisation de la CAN 2025, aucun pays ne peut rivaliser avec l’Algérie». «CAN 2025: l’Algérie seule au monde». «Les stades algériens aux normes internationales». Depuis la décision la Confédération africaine de football (CAF) de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 à la Guinée, ces formules fourmillent dans la presse algérienne.
En effet, il a suffi d’une simple déclaration du ministre algérien de la Jeunesse et des sports, Abderrazak Sebgag, dans laquelle il annonce la candidature officielle de son pays, pour accueillir le tournoi panafricain, pour que toute l’Algérie s’enflamme.
Parmi ses nombreux atouts qui pourraient faire pencher la balance en sa faveur: ses stades aux normes internationales dont nul pays en Afrique ne dispose.
Cela, c’est dans la presse et les réseaux, algériens évidemment, qu'on le lit. Mais la vérité est nettement moins reluisante.
L’instance dirigeante du football africain a, en effet, envoyé une correspondance à la Fédération algérienne de football (FAF), lui annonçant que le stade d’Oran, fraîchement sorti de terre à l’occasion des Jeux méditerranéens, ne peut accueillir le match du deuxième tour préliminaire de la Coupe de la CAF entre la Jeunesse Sportive de Saoura et les Ivoiriens du SC Gagnoa.
«Il s’est avéré dans le dernier rapport de l’expert des pelouses de la CAF que le complexe (complexe Olympique d’Oran, ndlr) ne doit pas accueillir des rencontres pour éviter la détérioration de la pelouse. Par conséquent, nous vous informons par la présente que le match susmentionné sera délocalisé au stade de Rouiba dans la ville d’Alger», a écrit l’instance aux dirigeants de la JS Saoura.
Profitons de cette belle journée d’automne pour applaudir le talent des dirigeants les plus stoïques de l'histoire de l’Algérie. Alors que tout le monde est conscient du manque d’infrastructures dont souffre affreusement le pays et l’incompétence chronique dans l’organisation de grands événements, les caporaux au pouvoir à Alger savent garder un calme olympien même après une énième gifle monumentale de la part de la Confédération africaine de football. Oualou, rien, nada.
Revenons à nos moutons et fermons la parenthèse sans la claquer, pour ne pas réveiller les Tebboune, Chengriha et les autres chibbanis qui gouvernent l’Algérie.
La CAF a expliqué cette décision par le fait que le stade d’Oran est choisi pour accueillir les rencontres du CHAN qui se tiendra… en janvier prochain: «Comme communiqué aux officiels de la FAF et au COL du CHAN Algérie 2022, aucun match ne doit avoir lieu aux stades concernés par les matchs du CHAN 2022».
Pour résumer: la superpuissance africaine doit fermer ses stades trois mois à l’avance pour organiser un «grand» événement footballistique. La raison: l’état extrêmement défectueux des pelouses– de vrais champs de patates.
Evidemment, une décision autre que d’octroyer à l’Algérie le droit d’organiser la CAN 2025 serait imputable au «jeu de coulisses» dans lequel excelle particulièrement le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, et du lobbying marocain dans les instances dirigeantes du football africain.