On le voyait venir depuis un moment déjà. Nommé il y a un peu plus d’un an conseiller sportif du président Longoria, chargé notamment du recrutement, Mehdi (ou Medhi) Benatia vient d’être officiellement intronisé directeur du football par l’Olympique de Marseille. Une consécration méritée pour l’un des hommes clés du renouveau de l’OM, deuxième de Ligue 1 derrière le PSG.
Une nouvelle page s’ouvre ainsi pour Benatia. Joueur, il est parti de très bas (la Ligue 2 française) avant de connaître le très haut niveau et de tutoyer les sommets en jouant pour des clubs comme la Roma, le Bayern ou la Juventus. Excusez du peu!
Avec Les Lions de l’Atlas, dont il a été un valeureux guide et capitaine, il a joué une Coupe du monde (Russie 2018) et quelques CAN. Leader sur et en dehors du terrain, il était du genre à tenir la baraque, un dernier rempart, un vrai roc.
Lire aussi : Olympique de Marseille: Medhi Benatia nommé Directeur du football (officiel)
Une fois à la retraite, il n’a pas quitté le football. D’abord agent de joueurs, il a répondu à l’appel de l’OM, un club qu’il connaît par cœur, puisqu’il y a effectué une partie de sa formation.
Ce très beau parcours rappelle un peu, toutes proportions gardées, celui de Pape Diouf, qui a fini président de l’OM après avoir été journaliste sportif et agent de joueurs. L’aspect humain compte ici autant que le sportif. Un directeur sportif gagne moins qu’un agent ou imprésario, mais le prestige de la fonction est bien plus important.
Benatia, pour ceux qui l’ont approché avec les Lions, avait déjà l’étoffe d’un futur dirigeant. Il était le boss du vestiaire et le principal interlocuteur des sélectionneurs, notamment du temps d’Hervé Renard.
Ce qui arrive aujourd’hui à Benatia est d’autant plus réjouissant qu’il sonne comme une belle et douce revanche. En effet, ils ne sont pas nombreux les anciens «Lions» qui ont réussi leur reconversion.
Le jour ou la vie d’après ont toujours été délicats à négocier. Nous avons Mustapha Hadji, fidèle serviteur du football marocain mais qui ne s’est jamais imposé en number one, Said Chiba (entraîneur du FUS), ou encore Abdeslam Ouaddou dont le parcours de coach est plutôt en dents de scie (son passage par le MCO a plongé le prestigieux club de l’Oriental dans une crise sans fin). Ajoutons encore Youssef Chippo, dirigeant éphémère de son club formateur (KAC), qui compte aujourd’hui parmi les meilleurs analystes de beIN Sports. Et c’est à peu près tout.
Plus rares encore sont les anciens internationaux recyclés en grands dirigeants. Ce n’est pas seulement particulier au Maroc. Diriger un club de haut niveau requiert des qualités supérieures, intellectuelles mais surtout entrepreneuriales et politiques. C’est le niveau supérieur, auquel très peu d’anciennes gloires du foot ont pu accéder. Citons au passage un Platini, qui n’est jamais allé au bout de ses idées…
Mehdi Benatia appartient à cette race. Il n’a même pas encore 40 ans et il joue déjà dans la cour des grands. On le suivra avec d’autant plus d’intérêt que sa réussite porte le label Maroc. Bravo Mehdi, force à toi et à l’OM, le plus maghrébin des grands clubs européens !