Non, Hakimi ne méritait pas le Ballon d’or africain

ChroniqueLe Maroc aura un Ballon d’or le jour où la sélection réalisera une grande CAN. Ou qu’un Lion de l’Atlas marquera les esprits en C1 européenne.

Le 23/12/2024 à 09h29

Mais non, le «Ballon d’or» de Lookman n’est pas un scandale. L’attaquant nigérian a fait une saison magnifique. En club, il a emmené l’Atalanta Bergame, qui ne fait pas partie des gros budgets européens, à la consécration en C3, où il a été ultra décisif. Rien qu’en finale, il a mis un triplé (3-0 face au redoutable Leverkusen, pourtant largement favori et invaincu toute la saison). C’est le genre de performance qui vous pose un bonhomme.

Avec le Nigéria, rappelons-nous de sa magnifique CAN. Il a emmené sa sélection jusqu’en finale et il figure parmi les meilleurs joueurs de la compétition.

Avant même le vote, Ademola Lookman était le favori numéro un pour gagner ce trophée de «joueur africain de l’année» (même si on continue de l’utiliser, l’appellation Ballon d’or a officiellement disparu depuis le retrait de France-Football, créateur du trophée).

Mieux encore, le deuxième favori derrière Lookman ne s’appelait pas en réalité Hakimi mais Serhou Guirassy, le phénoménal buteur guinéen, qui a fait une saison de malade avec Stuttgart en Bundesliga, et qui confirme aujourd’hui à Dortmund. Guirassy, c’est un peu le syndrome Osimhen, Ballon d’or 2023. Les votants aiment les buteurs patentés, les stat’s folles et plus généralement les attaquants.

Et Hakimi, alors ? Soyons honnêtes : si le piston droit marocain marche actuellement sur l’eau, surtout avec le PSG, sa dernière saison n’a pas été la meilleure. On peut même dire qu’elle fut plutôt moyenne. Avec Paris, il a tout gagné localement, mais il a raté les grands rendez-vous européens. En Champion’s league, et c’est une constante chez lui, il a du mal à élever son niveau et à se transcender. Toujours ce petit quelque chose qui coince, qui manque…

Quant à sa CAN, rappelons-nous qu’elle ne fut pas terrible. Hakimi a même raté ce pénalty décisif, en huitième face à l’Afrique du sud, qui aurait pu changer le cours du match. L’actuel meilleur joueur du PSG sait, aujourd’hui, ce qui lui manque encore pour décrocher, un jour, la plus haute consécration individuelle africaine. C’est un joueur magnifique, inarrêtable quand il est en jambes, très beau à voir, spectaculaire, mais qui doit progresser sur le plan mental et devenir un vrai leader, un patron.

La semaine dernière, à Marrakech, on aurait aimé malgré tout que notre Hakimi national gagne. On y croyait même un peu. Mais le miracle n’a pas eu lieu. La logique sportive a été respectée. Ceux qui ont crié au scandale, ceux qui ont raillé en avançant que le Maroc et Hakimi ont simplement servi de «traiteurs» pour accueillir et servir Lookman, ont tort. La cérémonie de Marrakech a été belle et Ademola fait un beau vainqueur. C’est une belle réussite africaine, et c’est tout à l’honneur du Maroc.

Il est vrai que Yassine Bounou aurait pu gagner le Ballon d’or 2023, finalement revenu à Osimhen. Il est vrai aussi que le Maroc, sur sa lancée actuelle, mérite de renouer avec le Ballon d’or. Le dernier lauréat s’appelle Mustapha Hadji, vainqueur en 1998. Une éternité. Mais on connait la faille, on sait ce qu’il faut corriger: le Maroc doit briller à la CAN. L’année prochaine, peut-être, si tout va bien…

Par Footix marocain
Le 23/12/2024 à 09h29