PS: Ceci n’est que fiction, ou presque.
Chuuuut! Kheïreddine Zetchi nous demande de garder le silence pendant quelques minutes, histoire de ne pas le déranger dans sa réflexion. Et pas n’importe quelle réflexion: notre ami tente de reproduire l’expérience d’un certain Archimède, savant grec qui a découvert un truc super important en prenant son bain. Dont acte: dans le but d’élucider un grand mystère de l’existence, le voilà installé dans sa baignoire à attendre que sa glotte crie «Eurêka!» Mais ça ne vient pas. Qu’à cela ne tienne! Le patron de la Fédération algérienne de football attendra le temps qu’il faudra. Il nous demande juste de ne pas le déranger...
Ah oui, vous vous demandez de quelle énigme il s’agit. Zetchi essaie de comprendre ce qui a bien pu se passer le 26 janvier dernier au siège de la FIFA. Parce qu’il ne pige toujours que dalle. Oualou, nada, niente.
Donc, le dirigeant algérien voulait se présenter au poste de membre du Conseil de la FIFA. Suivez bien, parce que ce n’est pas comme dans un polar américain. Ici, tout se passe au début. Ou même pendant le générique!
En toute «bonne foi», Zetchi a rempli le formulaire sur le site de la FIFA en oubliant de mentionner ses deux sanctions infligées par la Ligue de football professionnel (LFP), en 2016, et par la CAF en 2018. Résultat: l’instance dirigeante du football mondial a rejeté sa candidature. La FIFA n’accepte pas les escrocs.
Voici ce que le patron de la FAF n’arrive pas à comprendre. La politique classique de la FIFA, il connaît. Mais d’habitude, les membres de l’instance se font suspendre pendant leur mandat, ou après. Jamais avant. C’est écrit noir sur blanc dans le Manuel du parfait petit dirigeant de la FIFA, 2015, éditions Joseph Blatter.
N’étant pas avare en idées farfelues, notre ami, aidé par certains analystes sportifs sur les plateaux télé, a tenté donc d’ébaucher quelques hypothèses pour expliquer cet acte hors-norme. Au final, il n’a retenu qu’une hypothèse: le rejet de sa candidature serait à cause d’un homme, de nationalité marocaine, également candidat, et qui entretient d’excellentes relations avec les dirigeants de la FIFA.
Du coup, pour remonter la pente, il décide de s’employer à trouver les moyens idoines pour restaurer son prestige et celui du football algérien. «Idoine», c’est le mot qu’il a trouvé pour traduire en français «naji3», terme horrible à entendre mais vénéré par les journalistes de l’APS et de la TV algérienne. Bon.
Et selon ses conseillers, le patron de l’instance dirigeante du football mondial servirait les intérêts du Maroc, parce qu’il est régulièrement invité par ses dirigeants. Donc, pour éviter pareille déception, notre ami a décidé d’organiser une quête à l’échelle nationale. Un «Iktitab» tout ce qu’il y a de plus officiel, non pas pour construire un stade, mais pour payer un séjour au patron de la FIFA (oui, ça coûte cher de vivre en Algérie, surtout en ce moment).
La Fédération algérienne de football invite donc Gianni Infantino les 21et 22 février courant. La Fédération internationale donne son accord de principe, avant de se désister à quelques jours du rendez-vous. En gros, Zetchi s’est fait gentiment, mais fermement, jeter par le président de la FIFA, qui a préféré assister à la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans. Je vous laisse deviner quel est le premier qu’il a suivi.
«Eurêka!», crie enfin Zetchi. Il a trouvé la solution pour éviter ce genre de mésaventures: ne plus se frotter à plus fort que lui.