En l'espace de quelques années, le Qatar est devenu un acteur incontournable de la planète sports. Du PSG et sa constellation de stars, à l'organisation du Mondial 2022, en passant par sa chaîne de télévision beIN Sports, Doha a énormément investi dans le soft power sportif pour faire parler de l’Émirat du Golfe à l’international.
Seulement, certains profitent de ce rayonnement pour atteindre des objectifs moins nobles. C’est le cas du régime militaire algérien, qui recourt aux journalistes du groupe qatari pour s’attaquer à son “éternel ennemi”: le Maroc. La plus célèbre brebis galeuse des caporaux au pouvoir à Alger n’est autre que le commentateur sportif Hafid Derradji.
Ce dernier, qui s’était pourtant autoproclamé opposant à la junte pendant des années, voue désormais une haine féroce au Maroc, certainement dictée par les promesses et les largesses de ses maitres galonnés dont il est devenu l’un des porte-voix dans le Golfe.
Dernier exemple de sa marocophobie, sa publication sur Twitter, postée ce vendredi 3 décembre 2021, en soutien à l’ancien international égyptien Mohamed Aboutrika, vivement critiqué après ses récentes déclarations sur l’homosexualité.
Désormais consultant pour beIN Sports, la légende d’Al Ahly a été invité, le weekend dernier avant le choc Chelsea-Manchester United, à s'exprimer sur une action inclusive de la Premier League, “Rainbow Laces“, qui promeut les droits des LGBTQ+. Une action que ne tolère pas Aboutrika. “C'est une sexualité contre-nature et une idéologie dangereuse. Il faut éduquer les enfants et se dresser contre ce phénomène“, a-t-il déclaré.
Dans son message de soutien, Derradji a posté un photomontage d’Aboutrika et d’une carte du monde arabe et bien sûr, le sbire du régime vert-kaki a amputé la carte du Maroc de son Sahara.
Verser son venin sur le Maroc est devenu une passion pour ce caméléon qui exploite l’antenne de la chaîne arabe afin de servir l’agenda de la junte qui dirige l’Algérie.
Nasser al-Khelaïfi, directeur général de beIN Sports, qui arrive à gérer des stars mondiales tels Lionel Messi, Kylian Mbappé et autres Neymar, n’a-t-il pas le pouvoir de sanctionner un simple employé qui, par ses insultes répétitives envers le Maroc, va à l’encontre de la politique de l’émirat du Golfe?
Le Qatar qui, pas plus loin que le 21 octobre dernier, par la voie de son ambassadeur représentante permanente à l’ONU, Alya Ahmed Bin Saif Al-Thani, a réitéré son soutien à une solution politique, durable et de compromis à la question du Sahara marocain dans le cadre de la souveraineté du Royaume, devant la 4e Commission de l’Assemblée générale de l’instance.
Le régime militaire algérien vient d’inventer un nouveau concept dans le journalisme sportif: le commentateur à temps partiel. Mieux encore, ce sont les Qataris qui payent... Un genre de soft power à moindre coût.
Quant à Hafid Derradji, la junte a dû lui exposer le projet d’une chaîne de télévision à diriger comme elle l’a fait avec d’autres journalistes algériens travaillant dans des chaînes, établies dans les pays du Golfe. Hafid Derradji serait fondé à faire preuve de plus de circonspection et de se méfier des promesses brandies par la junte. Au rythme où les généraux algériens se retrouvent derrière les barreaux, il y a de fortes chances que les interlocuteurs du commentateur de beIN Sports purgent une retraite non désirée en prison. Et ils n’auront même pas un poste télé pour regarder un match de foot commenté par Derradji… et peut-être regretter d’avoir cyniquement instrumentalisé un idiot utile.