Beaucoup de personnes dans le monde n’en croient pas leurs yeux! Les arbitres de la Fédération internationale de football sont en train de gâcher l’édition la plus réussie de l’histoire de la Coupe du monde. Si l’instance dirigée par Gianni Infantino avait un numéro vert ou un service après-vente, il aurait été pris d’assaut.
Monsieur Infantino et ses copains nous avaient promis autre chose. Un spectacle qui valait la peine d’être regardé et des arbitres irréprochables, aidés par la VAR, le hors-jeu semi-automatique et un calcul incontestable du temps additionnel.
Mais à trois jours de la fin de la grand-messe planétaire le bilan est catastrophique. En gros, il y a tromperie sur la marchandise. La plus grande manifestation footballistique de la planète a frustré, déçu et provoqué la colère par les décisions des arbitres qui protègent les «grandes nations» et lèsent les «petites».
Au Qatar, les arbitres, pourtant triés sur le volet par la FIFA, ont été tout sauf justes. L'interprétation de l'égalité des chances changeait selon les équipes qui jouaient. Si les Highlanders, les «grandes nations du foot», affrontaient des «petites équipes» qui, soi-disant, n’ont pas de culture ou d’histoire footballistique, alors le choix est vite fait et les décisions automatiquement favorables aux «puissances».
L’Arabie saoudite était la première à en payer les frais contre l’Argentine, quand le Slovène Slavko Vincic a sifflé un penalty inexistant pour l’Argentine, transformé par Lionel Messi, lors du premier match de la poule B. Heureusement, les Saoudiens ont réussi à renverser le score (2-1) et signer la première surprise de la compétition.
Deux jours plus tard, le Portugal de l’autre superstar Cristiano Ronaldo faisait son entrée en lice contre le Ghana. Alors que le match se dirigeait doucement vers un score nul et vierge, Ismail Elfath, arbitre américain d’origine marocaine, est appelé à la 65e minute par l’arbitre chargé de la VAR, son compatriote Armando Villarreal, pour qu’il siffle un penalty en faveur du quintuple Ballon d’Or. Une action que même un arbitre des U-13 ne sifflerait pas. Ce but a changé le cours du match et les Black Stars ont fini par céder (3-2).
Ce même Portugal affrontait l’Uruguay lors de la seconde journée. On joue la 91e minute, la Seleção mène 1-0 et les coéquipiers de Luis Suarez courent après le nul, l’arbitre iranien Alireza Faghani siffle une faute de main involontaire et crucifie les espoirs uruguayens.
Et que dire de l’erreur monumentale de l’arbitre zambien Janny Sikazwe lors du match Belgique-Canada. Après avoir, grâce à l’intervention de la VAR, logiquement accordé un penalty aux Canadiens à la 9e minute suite à une main de Yannick Ferreira Carrasco, Sikazwe n’a pas sifflé une autre faute des Diables Rouges dans leur surface, quelques minutes plus tard, commise par Jan Vertonghen sur Tajon Buchanan, signalant un hors-jeu qui n’avait pas lieu d’être puisque c’est Eden Hazard qui avait manqué une passe en retrait.
Mais les scandales qui ont secoué cette Coupe du monde sont incontestablement les erreurs commises lors des deux demi-finales Argentine-Croatie et France-Maroc.
La première était dominée par les vice-champions du monde avant que Julian Alvarez ne heurte Dominik Livakovic, le gardien croate. L’arbitre italien Daniele Orsato n’hésite pas une seconde et indique le point de pénalty.
«Le penalty encaissé est sûrement un moment clé oui, parce que nous étions bien, nous contrôlions le match, et il y a ce corner que l’arbitre ne nous donne pas, puis ce penalty, qui, pour moi, n’existait pas. Il n’y a pas faute parce qu’il (Julian Alvarez) tire et va percuter notre gardien. C’est clair que ça a beaucoup changé le match», a déclaré Modric après la rencontre remportée 3-0 par les Argentins, qui disputeront, dimanche, la finale contre la France qui a battu le Maroc 2-0.
La victoire tricolore est également entachée d’erreurs arbitrales du Mexicain Cesar Ramos, qui a oublié de siffler deux penaltys flagrants contre les Bleus. À la 27e minute de jeu, Sofiane Boufal est fauché par le latéral gauche français Théo Hernandez dans la surface. L’arbitre mexicain Cesar Ramos, pourtant à deux mètres de l’action, refuse de revenir à la VAR. Et, comble de l’absurde, il siffle une faute contre l’attaquant marocain et lui inflige un carton jaune. Ce n’est pas tout. En toute fin de la première période, Sélim Amallah est mis à terre dans la surface de réparation par le milieu du Real Madrid Aurélien Tchouaméni. De nouveau, l’homme en noir ne consulte pas la VAR et laisse jouer. Les erreurs d'arbitrage peuvent arriver, mais la VAR est normalement instaurée pour les corriger.
Le point commun entre toutes ces bourdes arbitrales? Elles sont toujours sifflées en faveur des «grands» contre les «petits». Depuis le début du Mondial, aucune «petite» nation (africaine, asiatique, arabe…) n’a éliminé une «grande» sur des erreurs d’arbitrage, alors que les cas contraire sont innombrables. Est-ce un hasard?
Ce n’est certainement pas un hasard. C’est plutôt un mode opératoire qui confirme l’iniquité de l’arbitrage international et de la FIFA, qui devrait briser le silence et reconnaître que les erreurs d’arbitrage ciblent les «petites» équipes et épargnent les «grandes». Cela constituerait un signe suffisamment autoritaire en direction des arbitres pour cesser de favoriser systématiquement les grands.
L’ancien arbitre égyptien et analyste pour beIN Sports, Gamal Al-Ghandour, expliquant les actions de penaltys non-sifflés en faveur des Lions de l’Atlas en demi-finale de la Coupe du monde, mercredi 14 décembre 2022.