Achraf Hakimi, où «Arra» comme l’appellent ses coéquipiers du Real Madrid est un pur produit de «La Fabrica», le centre de formation du Real Madrid. Son choix de représenter le Maroc est fait depuis très longtemps, et cette saison, il a su saisir sa chance chez les Galactiques, profitant de l’absence de Carvajal pour des raisons de santé.
Le site américain Bleacher Report football a réservé à notre international marocain, un long article qui a retracé son ascension fulgurante. «Abracadabra, comment le prodige du Real Madrid a surgi de nulle part», a titré le site spécialisé.
Sauf que le progrès d’Achraf n’est pas le fruit du hasard, il est surtout le résultat d’un Real Madrid nouveau modèle, avance Bleacher Report. Avec l’inflation du marché, Florentino Perez et Zidane ont changé la politique qui a fait l’histoire de ce club. Le Paris Saint-Germain et Manchester City ont chamboulé les prix, et même le grand Real n’a pas les moyens de rivaliser avec les pétrodollars. Or, avec Zidane on a suivi la progression de Casemiro, Vasquez, Carvajal et aujourd’hui, c’est autour d’Achraf Hakimi de prouver que son coach avait raison de lui faire confiance et de le garder au lieu de l’envoyer en prêt du côté d’Alavés.
Cette saison, Hakimi ne croyait pas une seule seconde qu’il aurait du temps de jeu en concurrençant Carvajal, qui est le meilleur arrière droit de la planète à l’heure actuelle. Mais Zidane lui a promis plus de 20 matchs cette saison, et la réponse d’Achraf était… «Je signe où?». Après son contrat professionnel, il est devenu galactique à part entière. Performant aux entraînements et sur la liste de la Ligue des Champions, il n’attendait que sa chance pour briller et il l’a fait.
À cause des problèmes de santé de Carvajal (indisponible pour plusieurs mois), Hakimi a eu droit à sa première titularisation en Liga. C’était lors de la victoire 2-0 face à l’Espanyol Barcelone. L’international marocain était très correct sur son couloir pour un début. À l’aise en attaque, adroit dans ses passes et surtout solide en défense, Zidane a fait son éloge en conférence de presse pour lui donner encore plus confiance en lui, avant de lui offrir la chance de débuter en C1 face à Tottenham (1-1).
Sauf que cette ascension aurait pu tourner au cauchemar. Quand la FIFA faisait son investigation au sujet de quelques joueurs mineurs arrivés au Real Madrid (automne 2016), le nom d’Achraf Hakimi figurait sur la liste des joueurs qui font l’objet de l’enquête. La FIFA a vu un nom étranger, les enquêteurs l’ont catégorisé, sans prendre la peine de se renseigner. Ils auraient su que c’est à l’âge de 7 ans, que Hakimi a rejoint l’école du Real Madrid, sans le priver de compétition pendant 6 mois le temps que les recherches prennent fin.
Mais à son retour, Achraf était plus déterminé que jamais à arriver en équipe première, et devenir le premier joueur marocain à porter cette tunique légendaire. Rabie Takassa, l’homme qui l’a découvert pour la FRMF confie au site que «Le Real Madrid a tout fait pour prouver à la FIFA que Hakimi était né à Getafe, dans la banlieue de Madrid. De parents marocains, mais qu’il est tout aussi espagnol. Les dirigeants ont montré de l’intérêt envers le joueur, ce qui a facilité un peu son retour, une fois que la plus grande instance de football a levé sa suspension.»
Depuis, il n’a fait que progresser et aujourd’hui il ne récolte que le fruit de son travail, et de cette nouvelle politique du Real Madrid modèle 2017 à la sauce Zidane. Il est même devenu titulaire au sein des Lions de l’Atlas, sur le couloir gauche, il ne montre pas le moindre complexe et prouve que sa formation est complète. D’ailleurs, même ses anciens entraîneurs soulignent son incroyable condition physique.
Luis Migguel Ramis, le coach d’Almeria qui a été l’entraîneur d’Achraf chez les jeunes du Real confie qu’à l’heure actuelle, «Achraf est au même stade de carrière de Carvajal, quand ce dernier est parti au Bayer Leverkusen. Il avait le talent offensif, mais beaucoup de progrès à faire en défense. Ils ont le tampon du Real, l’état d’esprit qui les pousse à tout le temps aller vers l’avant». Une comparaison qui a de quoi nous rendre fiers de notre joueur, qui a donc toutes les qualités pour devenir le meilleur du monde à son poste, dans quelques années. Car en parallèle à son talent, il a le soutien du public qui l’encourage, contrairement à Danilo. Arrivé comme l’un des meilleurs latéraux du monde, il avait reçu un accueil hostile avant de filer à Manchester City cet été sans jamais briller au Bernabeu.
