A nous le Brésil…

Azzedine Ounahi lors du match Maroc-Brésil, le samedi 25 mars 2023 à Tanger

Retenez bien la date du 13 juin 2026. Ce jour-là, le Maroc retrouvera l’un de ses vieux fantômes, un adversaire qui hante encore notre mémoire collective: le Brésil.

Le 08/12/2025 à 09h56

À vrai dire, le tirage au sort du Mondial 2026, qui vient d’être effectué, n’a rien d’un cauchemar pour les Lions de l’Atlas. Leur présence dans le deuxième chapeau les a préservés de scénarios bien plus complexes. Sur le papier, le Maroc se situe largement au-dessus d’Haïti, novice à ce niveau, et de l’Écosse, qui retrouve la Coupe du monde après près de trois décennies d’absence. Mais le football n’est jamais une affaire théorique. Les Écossais sortent d’une campagne qualificative exemplaire. Quant à Haïti, son statut de «petit poucet» lui confère une liberté qui peut faire mal: aucune pression, tout à gagner.

Reste le Brésil. Une équipe qu’on ne présente plus et qui, même lorsqu’elle doute, demeure redoutable. Le Brésil actuel n’a plus rien gagné depuis 2002, une éternité. Il se reconstruit, tâtonne encore, s’appuie sur un grand entraîneur et sur une génération affamée, brillante mais encore vierge de titres. C’est justement ce mélange de fragilité et de génie qui en fait une menace permanente.

Bien sûr, l’horizon est encore lointain. Les sélections évolueront, monteront en puissance ou s’effondreront d’ici l’été. Ce qui compte aujourd’hui, c’est cet instant suspendu: le lendemain du tirage, lorsque tout est encore possible, lorsque le rêve est intact. Quand les émotions prennent le pas sur la raison.

Difficile de ne pas replonger aussitôt en 1998, ce Mondial qui a façonné une part de l’imaginaire footballistique marocain. Le Maroc y croisait déjà le Brésil et l’Écosse. Il ne manque, cette fois, que la Norvège pour rejouer la scène au complet. La Norvège d’aujourd’hui, menée par Haaland et Ødegaard, incarne d’ailleurs le même épouvantail qu’en 1998…

Des souvenirs à la fois magiques et cruels nous lient à ces sélections. Face à l’Ecosse, le Maroc à obtenu la plus belle victoire de son histoire au Mondial (3-0), et avec la manière s’il vous plaît. Face à la Norvège (2-2), le Maroc à mené deux fois avant d’être rejoint sur le fil, la faute à un gardien peu inspiré. Et contre le Brésil, les Marocains ont fait un non-match, se contentant de regarder jouer Ronaldo et ses amis (0-3).

Le plus cruel aura été le dernier match, opposant le Brésil à la Norvège (2-2). La Seleçao était déjà qualifiée et donnait l’impression de «laisser le match» à son adversaire, bien aidée par un arbitrage scandaleux qui a accordé un penalty imaginaire aux Norvégiens. On jouait alors les dernières minutes et les Lions étaient qualifiés avant ce penalty de malheur qui a plongé un pays entier dans une ambiance de deuil…

Ce jour-là, beaucoup de Marocains se sont mis à haïr le Brésil…

La vérité, c’est qu’on ne pouvait pas rêver d’un meilleur tirage pour le prochain Mondial. Le Maroc du foot a une histoire à régler, ou plutôt à reprendre, à réécrire, avec le Brésil. Parce que personne n’a oublié, ni digéré.

Cette fois, il s’agira de regarder les Brésiliens dans les yeux. De répondre sur le terrain, du tac au tac. De refuser la défaite. De ne pas avoir peur. Ça sera le 13 juin 2026, pour l’entrée en lice des Lions de l’Atlas…

Par Footix marocain
Le 08/12/2025 à 09h56