C3: Xabi Alonso ou l'apprentissage express de l’excellence

Xabi Alonso, entraineur du Bayer Leverkusen.

Xabi Alonso, entraineur du Bayer Leverkusen.. DR

En une vingtaine de mois, l'Espagnol Xabi Alonso est passé du statut de novice sur le banc d'entraîneur à celui de technicien prodigieux avec le Bayer Leverkusen, qu'il peut emmener vers un trophée européen mercredi à Dublin et une saison historique.

Le 21/05/2024 à 13h56

"J'ai beaucoup appris", expliquait-il la semaine dernière dans son allemand teinté d'un léger accent espagnol en conférence de presse, lui qui vit un véritable rêve pour sa première expérience sur le banc après avoir grandi au contact des meilleurs techniciens quand il était joueur, de Carlo Ancelotti au Real Madrid à Pep Guardiola au Bayern Munich.

"En temps normal", ajoutait-il, "on apprend de ses erreurs. Pour être honnête, on a fait beaucoup de bonnes choses, mais j'ai aussi fait des erreurs. J'apprends de mes joueurs, j'apprends avec plaisir. On se développe ensemble avec l'équipe, j'évolue moi aussi comme entraîneur, naturellement".

Arrivé sur le banc du "Werkself" (le "onze de l'usine") le 5 octobre 2022 au lendemain d'une nouvelle défaite à Porto en Ligue des champions, le Basque de 42 ans n'a pas commis beaucoup de fautes sur son parcours depuis un an et demi.

"Pour le Bayer Leverkusen, Xabi Alonso est évidemment un coup de maître. Je me souviens encore, quand Simon (Rolfes, le directeur sportif du club, NDLR) m'a parlé de cette idée. Je lui ai dit que ce serait courageux, et une aventure", a glissé début mai l'ancien directeur sportif et patron du club, Rudi Völler, actuellement directeur sportif de la sélection allemande.

Pourtant, le contexte de l'arrivée de Xabi Alonso sur les rives du Rhin était loin d'être paisible, avec une 17e place en championnat d'Allemagne pour Leverkusen au quart de l'exercice 2022-23 et le plus mauvais début de saison de l'histoire du club (5 points en 8 journées).

"Il fait confiance aux joueurs" 


Mais l'Espagnol arrive à redresser rapidement la barre, sauve la 3e place dans son groupe en Ligue des champions pour passer en barrages de Ligue Europa, et remonte le club jusqu'à la 6e place avec 34 points sur 45 possibles en Bundesliga entre début novembre et début avril. Sur la scène européenne, il échoue en demi-finale contre la Roma de José Mourinho.

On peut y voir les prémices de la saison historique qu'il réalise actuellement avec Leverkusen: 51 matches sans défaite (série record en Europe en cours), un titre de champion d'Allemagne (le premier en 120 ans d'histoire pour Leverkusen) et deux finales cette semaine en Ligue Europa contre l'Atalanta Bergame mercredi et en Coupe d'Allemagne contre Kaiserslautern (2e division) samedi.

"Il donne parfois l'impression d'être timide dans son apparence extérieure, mais on s'aperçoit qu'il nous insuffle quelque chose. Je pense qu'il nous a apporté cette mentalité de vainqueur du Real Madrid", estime Robert Andrich, alors que Xabi Alonso est passé par le Real après Liverpool et avant le Bayern Munich.

Milieu de terrain de Leverkusen, Andrich est l'un des sept joueurs qui ont connu leur première cape avec leurs sélections, avec notamment Alejandro Grimaldo pour l'Espagne, Victor Boniface et Nathan Tella pour le Nigeria ou encore Jeremie Frimpong pour les Pays-Bas.

"Cela fait peu de temps qu'il a mis un terme à sa carrière de joueur. Il sait comment marche un vestiaire, il fait confiance aux joueurs, il nous consulte beaucoup, il n'est pas sur notre dos en permanence", a estimé dans un entretien à l'AFP Amine Adli, convoqué pour la première fois avec le Maroc en septembre 2023.

Champion du monde 2010, champion d'Europe 2008 et 2012, double vainqueur de la Ligue des champions en 2005 (avec Liverpool) et en 2014 (avec le Real), champion d'Espagne et triple champion d'Allemagne), Xabi Alonso n'a en revanche pas remporté la C3 comme joueur. Il a l'occasion d'ajouter la Ligue Europa à sa collection, avant de s'attaquer à la cour des grands la saison prochaine.

Par Le360 (avec AFP)
Le 21/05/2024 à 13h56