Il ne fait aucun doute que le football marocain vit son âge d’or. Depuis une décennie, les différentes sélections sont tellement performantes que leur horizon ou leurs ambitions ne se limitent plus à jouer les premiers rôles en Afrique. Performer sur le plan mondial est même devenu un leitmotiv, comme le prouve la brillante qualification de la Sélection Féminine de Futsal pour les quarts de finale de la première Coupe du Monde de la discipline. Un exploit pour ceux qui suivent de loin le quotidien de la FRMF, et une réalité tangible et mesurable pour ceux qui ont compris que le mindset a évolué, et que le Royaume n’est plus seulement un pays de footballeurs, mais bien une terre de football.
Les scènes de joie des joueuses de la Sélection Féminine de Futsal après leur victoire devant la Pologne étaient à la hauteur de la pression sur leurs épaules. À force de volonté, de hargne et de maîtrise, elles ont déjoué tous les pronostics et réussi à s’extirper de leur groupe. Après une lourde défaite devant l’Argentine, les amies de Meryem Hajri ont su faire preuve de résilience pour remonter la pente et abattre coup sur coup les Philippines, pays organisateur, et surtout la Pologne, 14e nation au classement FIFA. Ce succès est la preuve que la DTN, et surtout le pôle futsal, ont trouvé la recette gagnante. Sans championnat féminin et avec des joueuses venant du foot à 11, Maître Hicham Dguig et sa team ont instauré un état d’esprit irréprochable. Courir pour les coéquipières, se montrer solidaires et lucides à tout moment a permis aux joueuses de hausser leur curseur en matière de performance.
Le mot «état d’esprit» n’est pas l’apanage des Lionnes de l’Atlas du futsal: il est le dénominateur commun de toutes les sélections. La preuve, la manière avec laquelle les féminines, coachées par Pedros puis par Vilda, ont joué deux finales consécutives de CAN et réussi à franchir le cut des groupes au Mondial 2023. Aujourd’hui, le niveau d’exigence de la Fédération, et en particulier de son président, est tel que ne pas gagner enfin la WAFCON en mars 2026 serait synonyme d’échec.
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Si les dames ont réussi à performer, c’est parce qu’elles disposent à Maâmora d’un cadre de travail idéal. Les infrastructures, le suivi médical, les conditions d’entraînement et le contenu des séances de préparation incitent à chaque fois à aimer la victoire et à apprendre à détester la défaite.
Un sentiment partagé par les U17 masculins, récents quarts de finalistes du Mondial de la catégorie, par les U20 champions du monde, par les vainqueurs du CHAN et, prochainement, par les hommes de Sektioui en Coupe arabe, et surtout par la bande à Regragui, avec une CAN objet de tous nos rêves.
Les dates du 21 décembre 2025 et du 18 janvier 2026 sont couchées en rouge par le patron des Lions de l’Atlas, mais aussi par les inconditionnels de l’équipe du Maroc. Cette fois, à domicile, les coéquipiers de Hakimi auront une obligation de résultat. Un graal qui ne peut être atteint sans une union sacrée entre tous les acteurs du foot: coachs, joueurs, dirigeants, médias, supporters, y compris les footix qui s’enthousiasment en cas de victoire et tirent à boulets rouges au moindre couac.
Cette union sacrée doit être le reflet d’un pays qui se fait une joie d’accueillir ce moment unique d’africanité. Les notions de fête, de partage et de métissage seront à l’honneur, à la hauteur de la logistique mise en place pour réussir deux paris différents: organiser la meilleure CAN de l’histoire et la remporter.
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Chacun de ces défis est à la portée de notre pays. Et si les chiffres sur le rectangle vert ne mentent pas depuis quelques années, ceux en matière de logistique, de billetterie, de stades, de terrains d’entraînement ou d’images télé seront à la hauteur des attentes.
Non, le Maroc ne décevra pas ses frères africains. Oui, il leur proposera une compétition aux standards de la Coupe du Monde, avec en plus un portage citoyen important, comme le prouvent toutes les actions menées pour que les Marocains de Tanger à Lagouira puissent célébrer la CAN. Bientôt, nos villes seront décorées aux couleurs de la compétition, nos gares, nos hôtels et nos aéroports mettront à l’honneur une hospitalité plus que millénaire. Jamais les notions de fête ou de communion des cœurs et des destins ne seront aussi palpables que lors de cette Coupe d’Afrique des Nations.
Une CAN qui apportera une plus-value à l’économie, à la cohésion nationale et qui permettra de prouver que nous sommes désormais une vraie terre de football, avec ce que cela suppose comme droits mais aussi comme responsabilités.











