Les Lions de l’Atlas face à leur destin

Ayoub El Kaabi. AFP or licensors

ChroniqueSans livrer une prestation aboutie, les Lions de l’Atlas ont néanmoins réussi l’essentiel: bien entrer dans leur Coupe d’Afrique des nations.

Le 22/12/2025 à 09h57

Maroc–Comores: 2–0. Le score, sec et sans appel, se suffit presque à lui-même. Dans l’histoire récente de la CAN, rares sont les pays hôtes qui ont été capables de débuter la compétition par une victoire aussi nette, surtout dans un contexte où l’attente populaire est très forte. Le Maroc jouait gros: la pression était maximale et il était important de prendre les trois points.

Pour leur entrée en lice, les Lions n’ont donc pas flanché, même si la victoire a longtemps tardé à se dessiner. La manière n’y était pas, mais est-ce important? La première période fut terne, fermée, presque anxiogène. Peu de rythme, très peu de situations dangereuses, et une impression persistante d’impuissance offensive. D’une part, il y avait cette incapacité chronique à faire la différence en un contre un sur les côtés, là où le jeu marocain est censé créer le déséquilibre.

D’autre part, une occupation trop timide de la surface adverse: peu de projections, d’infiltrations, trop de joueurs entre les lignes et pas assez dans la zone de vérité.

À cela s’est ajoutée la crispation née du pénalty manqué par Rahimi, généreusement accordé du reste. Le premier acte s’est ainsi achevé dans une atmosphère lourde, sans véritable prise de risque, sans inspiration, laissant le public sur sa faim et faisant planer un certain doute quant à l’issue du match…

La seconde mi-temps a toutefois rétabli l’ordre des choses. Les buts de Brahim Díaz puis d’El Kaabi ont ressemblé à une bénédiction. Même sans idées claires, même sans véritable domination dans le jeu, les Lions ont fini par forcer la décision. Cette capacité de gagner sans briller est, paradoxalement, un signe de maturité. Elle traduit une forme de solidité mentale, indispensable dans une compétition comme la CAN où il faut apprendre à souffrir et à gérer ses temps faibles pour pouvoir durer.

Ces trois points donnent déjà une option sérieuse pour la qualification au deuxième tour et permettent d’aborder les rencontres face au Mali et à la Zambie avec un stress moindre. Le Maroc a désormais de la marge. Tout n’a pas été rassurant, loin de là, mais l’essentiel est là: trois points à l’issue d’un match piège, que demander de plus?

Dans le détail, on notera que Saïss est sorti sur blessure. Pourra-t-il revenir? Dans le même temps, Regragui n’a pas eu besoin de jeter Hakimi dans le bain. Tant mieux. Le meilleur atout des Lions a été préservé et c’est une excellente nouvelle.

Notons aussi la belle performance d’El Aynaoui, déjà incontournable dans l’entrejeu, le match de patron d’Aguerd. C’est à peu près tout. On s’en contentera.

Par Footix marocain
Le 22/12/2025 à 09h57