On le disait avant: ce match face au Mozambique (1-0) devait répondre à deux questions. La première: comment la défense allait s’en sortir sans Aguerd, et avec une charnière Saïss–El Yamiq qui n’avait plus été reconduite depuis la demi-finale du Mondial du Qatar? La deuxième: comment, en l’absence de Hakimi, les Marocains allaient développer leurs nouveaux circuits préférentiels?
Par rapport à ces deux questions, le «test» du Mozambique n’a pratiquement servi à rien. En défense, la charnière Saïss–El Yamiq n’a pratiquement pas été mise à contribution. Aucune certitude et aucune garantie, l’adversaire étant trop timide pour tenter quoi que ce soit.
Toujours en défense, Regragui a donné sa chance à Salaheddine Anass, le latéral gauche du PSV Eindhoven, dont c’était la première sélection. Résultat, une performance neutre, qui ne fait pas oublier les autres candidats au poste : Belammari, Aznou ou Attiyat-Allah. Sur ce point, le test du Mozambique ne représente aucune avancée.
Passons à l’animation offensive. Sans Hakimi, la question n’était pas seulement de savoir comment Mazraoui allait remplacer le piston du PSG, mais surtout comment les joueurs du milieu allaient reprendre le flambeau de l’animation offensive. La réponse a été pauvre. Personne, ni à droite ni à gauche, c’est-à-dire ni Diaz ni Ezzalzouli, n’a été capables de prendre le jeu à son compte. En plus simple, aucun «patron» ne s’est dégagé.
Lire aussi : Maroc-Mozambique: les notes des Lions de l’Atlas
Personne n’a été capable d’orienter le jeu, de faire des différences balle au pied, de couper les lignes par une passe laser, de servir El Kaabi, complètement privé de munition.
La réalité de ce match face au Mozambique, elle est là. Le but et les rares opportunités offensives ont été le résultat d’initiatives individuelles (Ezzalzouli, Ounahi), plutôt que de combinaisons abouties. La machine n’a pas fonctionné.
Comme l’a affirmé Regragui en conférence d’après-match, l’essentiel était de gagner face un bloc bas. Oui. Mais avec la CAN, le Maroc aura affaire à des oppositions plus fortes, capables de garer le bus derrière mais aussi de profiter des espaces dans le dos de la charnière Saïss–El Yamiq.
Dernier point à soulever, et que le point de presse du sélectionneur n’a malheureusement pas clairement éclairci: qu’en est-il de Ben Seghir, le joueur de Leverkusen n’ayant pas quitté le banc? Y a-t-il un malaise avec ce garçon? C’est une vraie question parce qu’on parle de l’un des rares milieux offensifs capables d’éclairer le jeun et de perforer les blocs adverses…
Lire aussi : Maroc-Mozambique: difficile victoire des Lions, dans un merveilleux stade de Tanger
Et puis, pourquoi ne pas avoir «testé» un garçon comme Diop? Il est en forme en club (Nice) et il n’a toujours pas joué avec les Lions. Le sera-t-il un jour? Pourquoi pas face à l’Ouganda, mardi?
Pour ce match face à l’Ouganda, justement, Regragui devra expérimenter ces fameux plan B ou C. En d’autres termes: il est temps d’expérimenter un milieu avec une pointe basse au lieu de deux (soit Amrabat, soit El Aynaoui, pas les deux), et il est temps aussi de jouer avec deux attaquants au lieu d’un. Entre Igamane, El Kaâbi, En-Nesyri ou Rahimi, les associations ne manquent pas. Autant les expérimenter tout de suite, avant le rendez-vous de la CAN.
