Le choix préalable du Maroc, hôte de ce match, qui avait été décidé par la Fédération djiboutienne de football, avait mis les Algériens dans tous leurs états -et ceux-ci ont fini, à grands renforts de manœuvres en coulisses, par obtenir gain de cause.
La Fédération djiboutienne de football (FDF) se retrouve ainsi dans l’embarras. Pour avoir opté pour le Maroc afin d’y disputer le match de son équipe nationale contre l’Algérie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, elle a dû subir les foudres des politiques des autorités djiboutiennes. Les responsables de cette instance sportive, naturellement habilités à décider des choix liés au foot, risquent désormais de se retrouver malmenés sans égards aucun.
Il y a peu, en effet, la Fédération djiboutienne de football indiquait dans un communiqué que «conformément et suite à la réunion d’urgence du Comité exécutif du 14 octobre 2021, il a été décidé le maintien du match N°5, Djibouti-Algérie, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, pour le mardi 10 novembre au Grand stade de Marrakech».
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La Fédération djiboutienne justifiait ce choix par l’accueil favorable dont bénéficie sa délégation dans le Royaume, dont une prise en charge du séjour, lequel relève des relations amicales que ses instances dirigeantes entretiennent avec son homologue marocaine. Un autre de leurs arguments est le fait que plusieurs sélections africaines choisissent que leur match se déroule au Maroc, terre d’accueil et d’hospitalité.
Mais cette décision de la Fédération djiboutienne n’a pas du tout été du goût de la junte militaire algérienne, qui y a vu un nouveau complot, prétendument ourdi par le Maroc contre les intérêts de son équipe nationale, voire de son peuple.
Il n'en a pas plus fallu pour que Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne, dûment escorté de ses acolytes, se laisse aller à des intrigues en coulisses, en toute morgue et condescendance.
Des pressions ont ainsi été exercées au plus haut niveau de l’Etat djiboutien sur les responsables politiques de ce pays, afin de les pousser à faire «changer d’avis» la Fédération de foot sur le lieu de cette rencontre. Des pressions d’autant plus graves que ces mêmes instances dirigeantes de la Fédération de football djiboutienne ont fait l’objet de menaces, via un courrier du secrétariat d’Etat en charge des Sports.
Dans ce message, ils se sont vus ainsi informés de l’instauration d’une commission d’enquête, qui sera en charge de «procéder à un état des lieux systématique sur le fonctionnement de la gestion [de la Fédération de football djiboutienne, Ndlr] ainsi que toutes les anomalies constatées ces derniers temps».
Dans un communiqué (que Le360sports reproduit ci-dessous), la Fédération de football djiboutienne exprime son étonnement et son indignation quant à cette décision, affirmant qu’elle a toujours agi en conformité avec les règlements en vigueur.
Voilà donc que l’interventionnisme algérien vient de nouveau créer de la zizanie et entraîner bien des remous, y compris dans un sport qui devrait être un vecteur de fraternité entre les peuples. Pire encore, les médias algériens, à la solde de la junte militaire, sont même allés jusqu’à crier victoire et tresser des lauriers à Ramtane Lamamra, célébré pour avoir déjoué des «manœuvres» de l’«ennemi marocain». Pathétique.