Les chiffres ne mentent pas, surtout sur la durée. En trois matchs de C1 africaine, le Raja a pris un point, sans plus, et marqué un seul petit but. Il est dernier de sa poule, à mi-chemin de ce mini-championnat. Et alors? Pour faire vite: c’est logique et mérité.
Regardez le match d’hier, chez le Mamelodi Sundowns. C’est un match que les Verts ont raté dans les grandes largeurs, y compris sur le plan de l’attitude. Au coup de sifflet final, on les a vus entourer le corps arbitral, criant au scandale. Quel scandale? En réalité, le Raja a bénéficié de la clémence de ce même corps arbitral parce qu’il n’aurait jamais du finir le match à onze, tant les actes d’antijeu, les contestations et les gestes d’énervement furent nombreux et, à vrai dire, assez insupportables. Quant au plan de jeu…
Sur ce match, comme sur d’autres, beaucoup trop d’autres depuis le début de la saison, les Verts ont malheureusement eu tout faux. Ils se sont présentés à Pretoria avec une configuration ultra défensive leurs meilleures armes, comme Bouzok ou Bougrine, étaient sur le banc), prêts à subir le match, ne pensant qu’à protéger la cage d’Anas Zniti. Sundowns n’en demandait pas tant. Très largement supérieurs dans tous les compartiments de jeu, les Sud-africains ont pressé sans s’empresser, attendant tranquillement leur heure. A l’heure de jeu, justement, ils ont piqué et se sont par la suite contentés de gérer assez aisément la fin de match.
Le Mamelodi a gagné sans forcer et sans se fouler, ou presque. Et les Verts n’ont jamais contesté la supériorité de leurs adversaires, si ce n’est auprès des arbitres.
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Théoriquement, le Raja a encore trois matchs a jouer dans cette C1 et donc neuf points à gagner. Rien n’interdit de rêver, bien entendu, mais il importe que le grand club casablancais fasse, pour commencer, son autocritique. Au point où il en est aujourd’hui, c’est le plus important.
Depuis la fin d’une saison exceptionnelle, bouclée sans défaite et avec un magnifique doublé Botola-Coupe du trône, le club de Derb Soltane a tout fait à l’envers. Il n’a pas eu les arguments pour garder son entraîneur à succès. Il s’est affaibli au lieu de se renforcer, perdant deux de ses meilleurs joueurs (Maouhoub et Makahasi) sans les remplacer, encaissant au passage près de 3 millions d’euros sans investir ou presque, en retour.
Au moment où il retrouvait enfin la Ligue des champions, le Raja s’est donc coupé les ailes. Peu importe les raisons et les explications. Le fait est que c’est un Raja démuni qui s’est présenté au point de départ de cette C1 et même de la Botola ou les Verts sont loin du podium. Ils récoltent ce qu’ils ont semé.
S’ils commencent par comprendre ce qui leur arrive, ils auront encore une chance de sauver leur saison. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.