Deux semaines nous séparent du prochain rassemblement des Lions de l’Atlas dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026. Le Onze National affronte le Niger puis la Tanzanie, lors de la prochaine fenêtre FIFA.
L’objectif est de prendre six points et de se rapprocher des USA, du Canada et du Mexique, hôtes du Mondial 2026. Mais avec quelles équipes types, et quelles stratégies de jeu? Ces deux questions méritent d’être posées, tant Hoalid Regragui a l’embarras du choix en attaque, mais semble à court d’éléments fiables dans l’axe de la défense.
La photo a fait le tour des réseaux sociaux le weekend dernier. Hoalid Regragui, accompagné de son fidèle second Rachid Benmahmoud, était en déplacement à Doha, pour y assister au clasico qatari entre Al Duhail et Al Sadd.
L’objectif du patron technique des Lions de l’Atlas était de jauger l’état de forme de deux de ses plus fidèles grognards: Romain Saïss et Hakim Ziyech. Ces deux derniers ont disparu des tablettes suite à un choix lié à leur état de forme et leur manque de compétitivité. Et visiblement, la situation n’est pas près de changer, bien que le contexte entourant chacun des deux joueurs soit différent.
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Saïss, titulaire à Al Sadd, notamment en Champions League asiatique, vient de subir une intervention chirurgicale, à la suite d’une blessure à la cheville.
Ziyech, quant à lui, vient d’atterrir à Al Duhail lors du mercato hivernal. Il n’est pas suffisamment en jambes pour prétendre à une place de titulaire. En tribune, le sélectionneur national a vu Christophe Galtier n’accorder que 23 minutes de jeu au milieu offensif marocain.
Et si Regragui n’a pas eu suffisamment d’éléments sportifs à retenir au terme de ce match, il a pu néanmoins discuter avec les deux joueurs pour leur expliquer leur rôle, en cas d’une éventuelle convocation.
Les critères liés à la performance priment et primeront d’ici la CAN, prévue au Maroc.
Toutefois, si les choses ne pressent par pour Ziyech, qui semble loin d’un possible comeback au mois de mars, Saïss aurait pu prétendre à faire partie du groupe pour l’échéance printanière.
En effet, l’ex capitaine fait partie des rares arrières centraux d’expérience, capables de répondre aux critères de sélection de Regragui. Actuellement, le chantier de l’axe de la défense est en friche. D’ailleurs, si l’on devait effectuer un barème et poser des critères sur les éventuels accompagnateurs dans l’axe d’Aguerd, les profils ne sont pas légion.
Abqar, Dari, Abdelhamid ou Harkass ont tous été utilisés par Regragui ces derniers mois, tandis qu’El Yamiq et Benoun ont disparu des tablettes depuis la Coupe du Monde 2022.
Et sur les états de formes actuels, et en cas de blessure d’Aguerd, et on touche du bois, Hoalid serait obligé de bricoler un axe central de circonstances.
Abqar n’a pas convaincu, Harkass a plus ou moins rempli la tâche en automne, Dari n’a pas retrouvé sa forme d’il y a 3 ans et le vieux Abdelhamid ne joue presque plus à Saint Etienne, d’où un possible recours à Saïss. Un plan vite tombé à l’eau.
Dans ce secteur défensif, Regragui aura besoin d’un gros cachet d’aspirine, au moment de confectionner sa liste. Il en aura également besoin pour une tout autre raison: choisir son attaquant de pointe. Bien que les raisons de la migraine soient diamétralement différentes.
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Qui choisir? En-Nesyri ou El Kaabi?
Si la défense connait une sécheresse de ressources humaines de qualité, l’attaque est dans l’abondance, en qualité et en quantité. Les deux joueurs les plus en vue sont Youssef En-Nesyri et Ayoub El Kaabi. Les deux ont leurs partisans. Et les deux, leurs détracteurs aussi.
On dit bien que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Et que les chiffres ne mentent pas non plus. Ces deux assertions qualifient parfaitement les deux strikers, qui marchent sur l’eau.
El Kaabi a marqué 23 buts toutes compétitions confondues cette saison. Il domine le classement des buteurs en Grèce avec 15 réalisations et en Europa League (7 buts). En outre, le Casablancais n’a pas son pareil pour harceler les défenses, et fatiguer les préposés à son marquage.
En-Nesyri, lui, après un début poussif à Fenerbahçe, a su répondre à la confiance de José Mourinho, avec des buts (26 au total, en plus de 4 assists).
Visiblement, l’air du Bosphore et l’ambiance surchauffée des matchs du championnat turc lui conviennent parfaitement. Enfin, son style volontaire et généreux sans ballon convient à la conception de jeu de Regragui.
Derrière, d’autres killers des surfaces sont également prêts à pallier en cas de besoin comme le très «adaptable» Rahimi, un Igamane qui attend son tour ou même les ex-olympiques Ouazzani et Begraoui, qui tirent leur épingle du jeu, chacun de son côté, au Portugal. Sans oublier Maroan Sannadi, le géant basque de l’Athletic Club, propulsé des amateurs aux sommets de LaLiga.
Ces éléments ont aussi l’avantage d’être bien entourés, avec des milieux offensifs évoluant dans différents registres, comme Ben Seghir, Diaz ou El Khannous ou des ailiers prêts à dévorer les espaces, comme Sahraoui et Ezzalzouli.
Les prochains jours seront donc cruciaux pour le sélectionneur national. Ce dernier devra peser le pour et le contre et confectionner son équipe, qui ressemble désormais à un puzzle presque résolu. Mais pas encore. Pour faire simple, rien de mieux que d’emprunter deux expressions à la langue de Molière. En défense: il faut déshabiller Jacques pour habiller Paul, et en attaque: abondance de biens ne nuit pas.
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