Hakim Ziyech, capitaine de l’équipe nationale de football, a suscité une vive controverse, ce vendredi 20 septembre, après avoir publié des stories sur Instagram critiquant la politique du Maroc vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Ses messages, où il s’en prend directement au gouvernement de son propre pays, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant de nombreuses réactions.
Dans ses publications, Ziyech a notamment écrit: «Mettons les choses au clair! F*ck Israël et tous les autres pays qui soutiennent ce genre de comportement. Mon message est aussi pour le gouvernement de notre propre pays qui soutient le génocide. Honte à vous, ça suffit. Et pour mes frères et sœurs au Maroc et partout dans le monde: gardez vos voix aussi fortes que possible, je suis avec vous. FREE PALESTINE».
Quelques heures plus tard, le joueur de Galatasaray a supprimé ces posts, ajoutant une couche de mystère à ce énième dérapage. Était-ce une simple bêtise, le signe d’une impulsivité malavisée, un manque de clairvoyance, la volonté de provoquer encore et encore, fut-ce en proférant des inepties?
Pour comprendre le joueur et sa personnalité, il est essentiel de jeter un coup d’œil sur son parcours. Malgré un palmarès respectable, sa carrière a été marquée par des tensions avec plusieurs entraîneurs. À l’Ajax, ses frictions avec Erik ten Hag étaient notoires, ce dernier le critiquant souvent pour son attitude à l’entraînement et son comportement sur le pré.
Un habitué des conflits
Son passage à Chelsea fut tout aussi tumultueux. Après le départ de Franck Lampard, l’arrivée de Thomas Tuchel au poste de manager, le milieu offensif s’est retrouvé face à une adaptation difficile dans un système de jeu qui ne le mettait pas en valeur. La frustration a alors pris le pas, le poussant, après une traversée du désert, à quitter Londres pour Istanbul et le club de Galatasaray, dans l’espoir de relancer sa carrière.
Les relations de Ziyech avec les sélectionneurs de l’équipe nationale n’ont pas été moins compliquées. Sous Hervé Renard, il a eu l’opportunité de briller, mais des tensions ont rapidement émergé concernant son niveau d’implication. Malgré ses talents indéniables, des critiques sur son attitude ont parfois terni son image.
L’arrivée de Vahid Halilhodžić a marqué un tournant décisif dans sa carrière internationale. La relation entre les deux hommes s’est rapidement dégradée. Des désaccords, toujours sur son engagement, et des choix tactiques ont conduit à son exclusion de l’équipe nationale pendant plusieurs mois, soulevant des interrogations sur son avenir au sein des Lions de l’Atlas.
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Finalement, la FRMF remercie le Franco-bosnien et nomme Walid Regragui, qui rappelle le numéro 7. La suite de l’histoire, elle, tout le monde la connaît: Ziyech contribue brillamment au parcours historique des Lions de l’Atlas au Mondial 2022. Mais la lune de miel entre les deux hommes a failli tourner au vinaigre en juin contre la Zambie (2-1) dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. N’appréciant pas d’être remplacé, le natif de Dronten aux Pays-Bas a d’abord pris tout son temps pour quitter la pelouse en soulevant le bras en signe de mécontentement, n’a pas serré la main du sélectionneur et une fois sur le banc, a balancé ses crampons.
Piraté, mal conseillé ou acte maladroit?
Ce énième dérapage pose la question de la liberté d’expression pour les figures publiques, surtout dans un contexte aussi sensible. Le compte de Ziyech a-t-il été piraté? Les mots ont-ils dépassé sa pensée? A-t-il été mal conseillé? Ou est-ce là un acte délibéré, mais maladroit, d’un homme qui tente de faire entendre sa voix par la provocation?
Jeter l’anathème, de surcroît de façon totalement injustifiée, sur le gouvernement de son propre pays n’est pas anodin, surtout pour un joueur qui porte le poids des attentes de millions de supporters. Si Hakim Ziyech a bien le droit d’exprimer ses convictions personnelles, il doit également être conscient des répercussions que de telles déclarations peuvent avoir, tant sur sa carrière que sur son image publique.
L’avenir de Ziyech en équipe nationale pourrait dépendre de sa capacité à naviguer dans ces eaux tumultueuses. Son nouveau statut de capitaine des Lions de l’Atlas ne doit pas être éclipsé par des controverses. Il est impératif qu’il trouve un équilibre entre son besoin d’exprimer ses opinions et ses responsabilités en tant que leader d’équipe.
Dans un monde où les réseaux sociaux amplifient chaque déclaration, le joueur doit apprendre à mesurer l’impact de ses mots. Car Hakim Ziyech est bien plus qu’un simple footballeur: il est une voix qui, lorsqu’elle est utilisée avec sagesse, peut avoir un impact considérable. Mais cette voix devrait aussi apprendre la pondération et le sens des responsabilités.