Lions de l’Atlas : une belle moisson en 2024 et une année 2025 prometteuse

Les Lions de l'Atlas contre le Gabon (5-1), lors de la 5ème journée des poules des éliminatoires de la CAN -2025.

ChroniqueL’année 2024 a été prolifique pour les deux principales équipes nationales de football, l’équipe A et l’équipe des U-23. Cette dernière a brillamment représenté le football marocain à Paris lors des Jeux Olympiques d’été, en remportant une première médaille historique pour un sport collectif.

Le 31/12/2024 à 14h14

L’année a pourtant très mal commencé, avec les A, et une douloureuse élimination en huitième de finale de la CAN face à l’Afrique du Sud (2-0). Cette défaite, aussi inattendue qu’imméritée, a jeté un froid sur le staff des équipes nationales et provoqué de nombreuses critiques à l’encontre de l’entraîneur national, Walid Regragui, tombé violemment de son piédestal.

Un penalty raté par l’un des meilleurs joueurs du football africain, Achraf Hakimi, et une panoplie d’occasions manquées par les marocains ont permis aux Sud-Africains de se qualifier pour les quarts.

La rancœur envers Walid était tellement tenace qu’il a même été accusé de sabotage de l’équipe olympique, les U-23, lors de la demi-finale face à l’Espagne. C’est le côté irrationnel du football : on brûle souvent ce que l’on avait auparavant adoré.

Au lendemain de la CAN et de cette élimination précoce, le doute s’est installé. Et ce n’est pas la qualité des joueurs qui pose problème, puisque l’équipe s’est particulièrement renforcée ces deux dernières années avec les arrivées de Brahim Diaz, Eliesse Ben Seghir, Ilias Akhomach, ou avec l’éclosion d’Abdessamad Ezzalzouli.

D’autres arrivées sont attendues, comme celle d’Ayyoub Bouaddi, prometteur jeune meneur de jeu de Lille, ainsi que celle de Hamza Igamane, ancien sociétaire de l’AS FAR et aujourd’hui pièce maîtresse de l’équipe des Glasgow Rangers. Il devrait probablement rejoindre les Lions très rapidement.

Le Maroc, depuis son parcours en Coupe du Monde au Qatar, est systématiquement favori dans toutes les compétitions africaines. Le voir éliminé face à l’Afrique du Sud a installé un doute chez le public. Sur les réseaux sociaux, on ne fait pas mieux comme amplificateur d’un malaise, mais cela s’est également ressenti dans les médias officiels.

Confirmé à son poste, Regragui avait perdu de sa crédibilité: il avait déclaré avant la compétition qu’il serait partant en cas d’élimination avant les demi-finales. Il a eu du mal à redémarrer le moteur.

Ses trois premiers matchs post-CAN ont été laborieux: 1-0 face à l’Angola, un nul vierge contre la Mauritanie et une petite victoire face à la Zambie (2-1) n’ont pas manqué de créer un petit malaise.

Il a vite effacé ce sentiment et quelques semaines plus tard, tout rentrait dans l’ordre. Il a modifié son approche des matchs, assumé son statut de favori et offert au public ce qu’il voulait: un football flamboyant et efficace.

Sur les sept derniers matchs, l’équipe nationale a marqué 32 buts avec autant de victoires et seulement deux buts encaissés. Des chiffres qui, en plus de redonner le sourire aux supporters, améliorent les statistiques de l’année 2024.

Une belle année; on peut même dire sans risque de se tromper que c’est un des meilleurs bilans de l’histoire de l’équipe nationale sur une année civile. En 15 matchs: six en éliminatoires de la CAN, 4 en phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations, deux pour la qualification aux phases finales de la Coupe du Monde 2026 et trois matchs amicaux, les Lions de l’Atlas ont remporté 12 victoires tout en concédant 2 nuls et 1 défaite (celle face à l’Afrique du Sud).

Ils ont marqué 43 buts par 14 joueurs différents, un excellent indice sur l’efficacité de la sélection nationale et n’ont encaissé que 7 buts.

Le meilleur buteur de la sélection est le nouveau venu Brahim Diaz avec 7 buts, suivi par Youssef En-Nesyri avec 6 buts, puis Soufiane Rahimi, Hakim Ziyech, Ayoub El Kaabi et Azzedine Ounahi avec 4 buts chacun.

Les U23 sur le seuil du Mont Olympe

Ce n’est pas la seule satisfaction de l’année: l’équipe des moins de 23 ans, renforcée par Mounir El Kajoui, Achraf Hakimi et Soufiane Rahimi, a également brillé. Elle présente un bilan statistique très honorable. Sous la houlette de Tarik Sektioui et en 6 matchs officiels, elle a remporté 4 victoires et concédé 2 défaites, dont une face à l’Espagne (future médaillée d’or) en demi-finale des JO.

Une défaite cruelle due au manque d’expérience au plus haut niveau. Sur le plan offensif, les U-23 ont montré de grandes qualités tant dans la création que dans l’efficacité : les Lionceaux ont tout de même marqué 17 buts et encaissé 5 tout au long du tournoi.

En tout, lors des 21 matchs disputés par les représentants marocains (toutes catégories confondues), ils ont marqué 60 buts, soit une moyenne impressionnante de 2,85 buts par match.

C’est inédit pour une équipe nationale marocaine et pour le football marocain en général. Sur ces 21 matchs, ils ont marqué au moins un but lors de 19 occasions différentes et 19 joueurs différents sont concernés.

Trois d’entre eux ont marqué aussi bien en équipe A qu’en U-23: Rahimi avec un total impressionnant de 11 buts (dont 7 en A), Ezzalzouli avec 2 buts en U-23 soit un total combiné de 4 buts et Achraf Hakimi qui, avec deux réalisations chez les olympiques et deux autres avec l’équipe A, s’impose déjà comme l’un des meilleurs buteurs de l’histoire des défenseurs marocains.

C’est prometteur pour 2025: cette année sera celle de tous les espoirs avec la CAN à domicile et la troisième qualification consécutive à la Coupe du Monde - une première pour le football marocain - un potentiel record qui sera automatiquement battu lors de l’édition suivante en 2030 que le Maroc organisera. Il vaut mieux espérer qu’attendre; espérons pour tous une belle nouvelle année 2025!

Par Larbi Bargach
Le 31/12/2024 à 14h14