Vendredi 12 mars dernier, à Rabat, les associations membres de la Confédération africaine de football ont voté à l’unanimité l’amendement de l’article 4 des statuts de l’instance. Dorénavant, aucun Etat non membre de l’ONU ne peut siéger au sein d’une instance internationale à caractère culturel, sportif ou autres et seuls les représentants des pays indépendants et membres de l’ONU sont admis au sein de la CAF.
Une décision parmi d’autres adoptées lors de la 43e Assemblée générale de l’institution panafricaine, telle l’élection du nouveau président (le Sud-Africain Patrice Motsepe), son comité exécutif ainsi que les représentants de l’Afrique au Conseil de la FIFA. Une journée prolifique pour l’Afrique qui aspire à porter le football dans le continent vers le meilleur.
Seulement en Algérie, cette journée historique ne passe pas. Le gouvernement algérien s’est immédiatement dédouané du président de la Fédération algérienne de football Kheïreddine Zetchi qui, selon une lettre du ministère de la Jeunesse et des sports fuitée au lendemain de l’Assemblée de la CAF à Rabat, a embarqué «l’Algérie dans une aventure hasardeuse» en se portant candidat devant Lekjaa, alors qu’il n’avait aucune chance de gagner face au Marocain. Une lettre envoyée en novembre, mais qui n’a été rendue publique qu’après le Congrès de Rabat.
Pourquoi? Pour charger le dirigeant algérien qui a, comme ses pairs africains, voté à l’unanimité à l’amendement de l’article 4 des statuts de la CAF. Un article qui barre définitivement la route au régime militaro-oligarchique de faire admettre la pseudo-RASD dans la CAF.
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Zetchi, devenu l’ennemi public numéro 1, a toutefois affirmé, une fois de retour au pays, dimanche 14 mars, qu'il s'était abstenu de voter la modification statutaire concernant les conditions d'admission, proposée par la Confédération africaine (CAF).
«L'Algérie s'est abstenue de voter la modification statutaire, proposée par la CAF concernant les conditions d'admission à la qualité de membre de l'organisation, et a même refusé d'approuver le bilan financier. Je ne comprends pas cette campagne d'acharnement qui a débuté depuis plusieurs mois de la part de certaines parties qui veulent revenir au-devant de la scène et gérer de nouveau la FAF», a déclaré à la presse le patron de la FAF à l'aéroport international d'Alger, peu après son retour au pays.
Seulement, une source au sein de l’instance panafricaine nous a confirmé que «tous les représentants des fédérations membres ont voté à l’unanimité».
D’ailleurs la vidéo intégrale de l’Assemblée générale de la CAF, publiée sur sa chaîne Youtube, confirme ses dires (voir à partir de 1h16min).
Et la presse algérienne, majoritairement à la solde du régime, voue aux gémonies Zetchi, à qui elle reproche son «mensonge» et sa «traitrise».