Et le chassé-croisé avec deux dénominateurs communs - le FUS et la sélection nationale locale - se poursuit entre Houcine Ammouta et Jamal Sellami. Le premier a fait ses premières armes dans son club formateur, l’IZK, avec lequel il a disputé une saison 2007-2008 exceptionnelle, conclue par une place de dauphin de l’AS FAR, avant de rejoindre le projet structuré et ambitieux du FUS. À l’époque, le club rbati, qui végétait en 2ème division, avait besoin d’un souffle nouveau. Ammouta, passé par le Fath en tant que joueur, avait le profil de l’emploi.
Jeune cadre, connaissant le football sur le bout des doigts et maîtrisant la nouvelle gouvernance d’un club appelé à servir de modèle, Ammouta a trouvé le terrain parfait pour mettre en pratique ses idées. À force de sérieux et de rigueur, il a fini par mettre le FUS sur les meilleurs rails, avec un retour dans l’élite en 2009 et un doublé historique Coupe du Trône-Coupe de la CAF la saison suivante, avant de passer le témoin à Jamal Sellami en 2010-2011 et partir vivre une expérience enrichissante, sur le plan professionnel et personnel, au Qatar.
Sellami, lui, a fait ses premiers pas dans le coaching en tant qu’assistant au Raja, avant de voler de ses propres ailes à l’Union des Touarga, au DHJ, puis au Hassania d’Agadir. Un trajet linéaire qui a fini par susciter l’intérêt du FUS. La suite de l’histoire, tout le monde la connaît: un parcours exemplaire lors de la saison 2011-2012, qui a flirté avec l’excellence, malgré la perte du titre lors d’un match couperet contre le Moghreb de Tétouan. L’ancien Lion de l’Atlas a fini par intégrer la DTN en tant que responsable de la sélection locale, qui devait disputer et remporter le CHAN 2018 à domicile. Titillé par l’envie de relever d’autres défis, Jamal avait retrouvé son Raja, avec lequel il a remporté la Botola en 2020 et s’est hissé jusqu’en demi-finale de la Ligue des champions. Last but not least, il a également emmené les Aigles verts en finale de la Coupe Mohammed VI en 2021.
Curieusement, c’est Ammouta qui lui succède, avec brio, à la tête de la sélection locale lors du CHAN 2020. Quatre ans plus tard, c’est en Jordanie que le savoir-faire de ces deux hommes continue de se développer. Ammouta y a servi d’éclaireur, avec une expérience de 12 mois, ponctuée par la finale de la Coupe d’Asie 2023 et une qualification au tour final des éliminatoires du Mondial 2026. Sellami est maintenant appelé à poursuivre le travail de son prédécesseur et ami né à Khemisset.
Les deux techniciens n’ont pas vraiment les mêmes conceptions du jeu. Ils ont toutefois nombre de dénominateurs communs, dont le sérieux, la rigueur et la passion de leur métier. Ils sont aussi les meilleurs ambassadeurs d’un savoir-faire que nos techniciens ont acquis notamment grâce aux efforts de la FRMF. Cette dernière a en effet multiplié les formations avec l’apport d’experts renommés sur le plan international.
L’idéal serait maintenant d’actionner un autre levier : insérer un article dans les conventions de coopération avec les fédérations africaines concernant l’apport de cadres marocains. L’idée serait d’imiter les modèles espagnol et français qui ont pris cette direction, avec la présence de cadres issus de ces deux pays un peu partout dans le monde, afin que le label d’excellence «Made in Morocco» ne se limite pas aux seuls Ammouta et Sellami.