En attendant les matchs prévus samedi et mardi prochains, l’équipe nationale du Maroc est à nouveau au programme et au centre des débats sur les plateaux télés, les studios, les réseaux sociaux et les terrasses de café. Les millions de sélectionneurs ont tous leur idée sur ce que devra faire Coach Walid pour les deux matchs qui attendent les Lions et les attentes sont grandes. La défaite face à l’Afrique du Sud, au titre des éliminatoires de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations, est restée en travers de la gorge de beaucoup de supporters marocains.
Elle a été, pour la plupart des commentateurs, attribuée à une soi-disant incapacité des joueurs marocains à affronter des équipes qui défendent en nombre et ferment les angles empêchant toute infiltration d’adversaires. En gros pour cette catégorie de commentateurs, tout ce qui a marché face à des équipes européennes, qui offrent des espaces et pratiquent un jeu tourné vers l’offensive, ne fonctionnera pas contre les équipes africaines.
Pour d’autres cette défaite face à l’Afrique du Sud a introduit le doute dans l’esprit de l’équipe et il faut très vite réagir pour retrouver des sensations et de la confiance.
Pour les premiers, il faudra sacrifier le premier match face au Libéria, une équipe supposée très faible et peu organisée pour mettre le paquet face au Burkina Faso, une des grosses cylindrées du football africain de la dernière décennie. Réussir le test burkinabé voudra dire que l’équipe nationale est en mesure de rivaliser dans son continent.
Le football de haut niveau ne comprend pas ces analyses. Il s’inscrit dans une logique de performances dans laquelle tous les matchs ont leurs importances. Celui contre le Libéria est un match officiel, c’est le dernier match des éliminatoires de la prochaine CAN prévue en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. Ce match se déroulera à Agadir et comporte un double enjeu, celui de terminer à la première place du groupe, le Maroc est déjà qualifié au même titre que l’Afrique du Sud, et de glaner des points FIFA, la défaite face aux Sud-africains a, pour rappel, fait reculer l’équipe nationale au classement mensuel FIFA.
Le deuxième face au Burkina Faso est un match amical. Il constitue un sérieux test dont l’enjeu est double également: maintenir un leadership continental chèrement conquis et renforcer le lien solide créé avec le public des Marocains résidents à l’étranger dont la présence et le soutien lors de la dernière Coupe du Monde a été précieux et particulièrement apprécié.
Il y a un autre enjeu commun aux deux matchs, celui d’entamer les préparatifs de la prochaine CAN de la meilleure des manières.
A part Hakim Ziyech, l’ossature de la brillante équipe du Mondial sera présente et bénéficiera du renfort d’Amine Harit, le grand absent du Mondial Qatar-2022. Seront présentes également de nouvelles pépites révélées par la CAN U23 qualificative aux prochains Jeux Olympiques d’été de Paris 2024. On pense à Saibari, Richardson et le nouveau venu Amine Adli, une des stars du Bayer Leverkusen de Xabi Alonso, l’entraineur espagnol dont la côte ne cesse de monter.
Le public marocain, du monde entier, retrouvera avec plaisir ses vedettes et pourra mesurer de près leur motivation et leur envie de réaliser de nouveaux exploits. Il s’agira de confirmer les prouesses retentissantes réalisées lors du dernier Mondial devant des équipes supérieures sur le papier. Ces réalisations ont pu engendrer une certaine forme de suffisance qui, il faut le craindre, peut altérer la qualité du jeu, l’intensité de l’effort et au final la performance.
C’est une crainte partagée par un certain nombre de commentateurs sportifs qui n’ont pas manqué de l’écrire et de le dire sur les plateaux. Cette crainte est d’autant plus vive que les futurs adversaires du Maroc, dont la plupart seront de qualité inférieure, sur le papier du moins, seront particulièrement motivés. Pour ces équipes battre le demi-finaliste de la Coupe du Monde restera gravé en lettres d’or.
Les joueurs en sont conscients et M. Walid Regragui, le charismatique entraineur national, l’a répété plusieurs fois lors de la conférence de presse dédiée à la liste des convoqués.
On doit toutefois convenir que, quelque soit la motivation des adversaires, l’effectif convoqué impressionne. Il est en mesure de tutoyer les plus grands.
L’entraineur national, un homme d’expérience animé de la culture de la gagne, le sait et mesure le poids de la pression qui pèse sur lui et ses joueurs. Il a essayé de l’évacuer lors de son intervention en rappelant que l’équipe nationale avait un blocage psychologique en CAN. Elle n’a atteint les demi-finales que 4 fois, 5 en réalité il a oublié l’année 1980 au Nigéria et que la dernière fois c’était il y a 20 ans. C’est bien vu et bien dit. Maintenant, il faut s’attendre à des changements, des innovations et des hésitations. La CAN 2024 commence demain.