L’équipe nationale au-dessus de tout le monde? Vivement!

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Vahid a compris que l’un des derniers obstacles qui empêche l’envol du football marocain, même celui des clubs, s’appelle la discipline. Et il a raison d’insister.

Le 03/01/2022 à 09h45

Ce qui est bien avec Vahid, c’est qu’il dit ce qu’il a sur le cœur. Et il le dit vertement. Cela peut heurter des sensibilités. Mais l’avantage, c’est qu’il remet au cœur des débats quelque chose que l’on ignore, ou à laquelle on n’accorde pas beaucoup d’importance: ce qui fait la différence, dans le haut niveau, c’est le sérieux, la discipline, la motivation, l’esprit de groupe. Voire le sacrifice, carrément.

On a vu ce qui s’est passé récemment avec le cas Ezzalzouli. Le jeune joueur, qui compte à peine quelques matchs en pro avec Barcelone, a commencé par dire oui, avant de dire non à la sélection. Pour Vahid, et il a raison sur ce point, ce n’est pas un problème. Si un joueur ne veut pas de la sélection, la sélection ne voudra pas de lui. C’est limpide comme message. Et c’est juste.

Avant Ezzalzouli, auquel on peut souhaiter un bel avenir, il y a eu d’autres cas de joueurs qui ont dit oui ou presque, avant de se raviser. Citons parmi les plus récents Sofiane Diop, Mattéo Guendouzi ou encore Marouane Fellaini. Sans oublier Adil Rami, qui est devenu champion du monde avec l’équipe de France. 

Dans tous les cas, il y a quelque chose qui s’avère supérieure au talent: c’est la motivation. Si le Maroc appelle Mbappé ou Messi et que les deux viennent en trainant la patte, à reculons, ils seront mauvais et leur apport sur le terrain sera nul, voire néfaste auprès du groupe. Donc non, merci, qu’ils restent là où ils sont, l’équipe nationale peut se passer d’eux dans ces conditions.

Moralité: autant avoir un joueur moyen mais motivé, discipliné, à l’influence positive sur et en dehors du terrain, qu’une star peu impliquée et impossible de gérer.

Plusieurs joueurs talentueux auraient pu prétendre à la sélection. Nous avons tous suivi les cas Ziyech et Mazraoui. Il faut y ajouter Belhanda et Harit. Tous ces garçons auraient pu jouer un rôle de leaders dans cette sélection.


Mais voilà, ils ne brillent pas et ne jouent pas suffisamment en club (Harit). Leur motivation n’est pas totale (Mazraoui). Leurs écarts de conduite sont nombreux ou leur influence n’est pas forcément positive (Belhanda, Ziyech). Donc non, merci, l’équipe nationale fera sans eux. Leur talent à lui seul ne suffit pas, ou ne suffit plus, devrait-on dire.

Car Vahid a compris que l’un des derniers obstacles qui empêche l’envol du football marocain, même celui des clubs, s’appelle la discipline.

On ne compte pas le nombre de plantages à cause de cette absence de discipline: cas par exemple du Mondial 1994 et de sa gestion littéralement bordélique. On ne compte pas le nombre de CAN ratées à cause des écarts non sanctionnés des pseudo-stars, et de l’interventionnisme des dirigeants et des personnalités sportives ou politiques dans la composition des équipes, la sélection de tel ou tel joueur, le choix des lieux de concentration, etc.

Il faut rappeler que les meilleures réalisations des Lions (Mondial 1986, CAN 1976 ou 2004) l’ont été avec des groupes unis et surtout protégés, avec des sélectionneurs responsabilisés et des joueurs impliqués.

Pour retrouver les sommets africains, le Maroc a besoin d’un Vahid fort et, derrière, d’un commando qui parle le même langage et où chacun est prêt à tout risquer pour son coéquipier. C’est cela l’amour du maillot, au-delà des discours creux et des déclarations intempestives (nous sommes favoris, nous allons tout gagner) qui précèdent généralement des rendez-vous aussi importants que la CAN.

Par Footix marocain
Le 03/01/2022 à 09h45