Le statut de favori, un défi additionnel pour le staff des Lions

Walid Regragui porté en héros par ses protégés, ce samedi 10 décembre, après la victoire contre le Portugal (1-0).

Walid Regragui porté en héros par ses protégés, ce samedi 10 décembre, après la victoire contre le Portugal (1-0).. DR

Le premier match des Lions de l'Atlas se jouera mercredi prochain face à la Tanzanie. D’ici là, tous les Marocains seront aux couleurs de l’équipe nationale, c’est la seule certitude du tournoi.

Le 13/01/2024 à 11h22

L’Équipe Nationale marocaine est en Côte d’Ivoire pour participer à une des plus importantes Coupe d’Afrique des Nations de son histoire. Jamais une équipe nationale africaine n’a été autant attendue à la veille d’un tournoi que celle de la «Génération Regragui», Qatar 2022. L’ensemble des amateurs de football africains et arabes se sont appropriés le parcours des Lions de l’Atlas lors de la dernière Coupe du Monde et ont exprimé leur admiration pour les qualités démontrées par les joueurs de l’équipe marocaine. Ce n’est pas tant le passage en demi-finale qui a sublimé la performance marocaine. Ce qui a le plus inspiré et apporté du respect à la prouesse réalisée par les Marocains, c’est l’esprit de conquête démontré lors du tournoi. Il était basé sur la solidarité, la confiance en soi et la maturité tactique des hommes de Coach Walid.

C’est aujourd’hui une fierté pour tous les pays arabes et africains de savoir qu’un des leurs a pu tutoyer les plus grands pays de football du monde. Jamais auparavant un pays de la région n’avait atteint un tel niveau de compétition lors de la World Cup. L’histoire a été écrite en lettre d’Or, il faut aujourd’hui l’honorer et surmonter de nouveaux défis face à des adversaires particulièrement motivés.

Le Maroc sera incontestablement l’équipe la plus suivie de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. En est-elle la plus grande favorite pour autant? C’est la brulante question à laquelle personne n’est en mesure de répondre. La seule réponse que l’on peut apporter à cette interrogation c’est oui, le Maroc a tous les atouts pour remporter cette édition. Ce n’est pas le seul, d’autres équipes nationales peuvent prétendre au titre. Elles ont la qualité pour, des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs du monde et à un haut niveau, le talent, l’expérience des titres et l’envie de faire briller leurs couleurs.

L’envie de jouer cette Coupe, le besoin de la gagner et la confiance de pouvoir le faire sont des ingrédients indispensables pour réussir, ce ne sont pas les seuls. Pour gagner un tournoi, il faut construire un collectif ou chacun joue pour faire briller l’autre. Assurément l’équipe du Maroc de la Coupe du Monde avait ce collectif. Tout le monde se souvient des blessures qui n’ont pas épargné les nationaux. A chaque fois il a fallu remplacer des titulaires dans l’urgence. Leurs remplaçants n’ont pas déçu, c’est un des secrets de leur brillant parcours.

Munir El Kajoui, le gardien remplaçant n’a pas failli en remplaçant Bounou le gardien titulaire lors du match décisif face à la Belgique, le match de la qualification aux huitièmes de finale. C’est à pied levé qu’il a pris ses responsabilités, il n’était, pour rappel, même pas auprès des titulaires lors de l’exécution des hymnes nationaux.

Yahya Attiatallah, passeur décisif pour le but qualificatif aux demis finales, fait partie aujourd’hui du onze type des révélations du mondial 2022, il a remplacé Mazraoui arrière du Bayern. Zakaria Aboulkhal auteur du deuxième but face à la Belgique n’était pas, non plus, dans les radars des observateurs, c’est lui qui a délivré l’équipe nationale face à la Belgique en marquant le but du break. Ce ne sont pas les seuls. Ce qu’il est important de rappeler: ce ne sont pas les vedettes qui font gagner les tournois, c’est la capacité des remplaçants de faire face à leurs défaillances éventuelles, qui change la donne.

Ce collectif bâti en quelques semaines et une concentration de quelques jours est éphémère. Il faut le construire à nouveau la veille de chaque nouvelle compétition. De plus, la vérité de la Coupe du Monde n’est pas celle de la Coupe d’Afrique. Et si la Coupe du Monde a longtemps tétanisé les équipes africaines, le palier franchi par le Maroc va leurs donner beaucoup plus de confiance à l’avenir, ce n’est pas le cas de la Coupe d’Afrique des Nations. Toutes les équipes africaines abordent la compétition sans complexe et avec beaucoup d’ambition. L’Algérie l’a appris à ses dépends lors de la précédente CAN qui s’est déroulée au Cameroun en janvier 2022. Alors qu’ils étaient champions sortants l’équipe des Fennecs a terminé dernière de son groupe de qualification avec 1 point seulement, obtenu face à la Sierra Léone 0-0, et deux défaites face à la Guinée Equatoriale 0-1 et la Côte d’Ivoire 1-3. C’était pourtant un groupe dont ils étaient les grands favoris.

L’entraineur national le sait, il a appris à connaître la réalité du football du continent. Sa double expérience d’ancien joueur international et d’ex-entraineur du Wydad va lui servir. D’ailleurs il en rabâche systématiquement les difficultés lors de chacune de ses conférences de presses. On peut imaginer que les joueurs en ont pris conscience. Il faudra qu’ils le démontrent sur le terrain. La fièvre qui accompagne systématiquement les participations du Maroc en Coupe d’Afrique n’est pas encore véritablement montée. Le premier match se jouera mercredi prochain face à la Tanzanie. D’ici là, tous les Marocains seront aux couleurs de l’équipe nationale, c’est la seule certitude du tournoi.

Par Larbi Bargach
Le 13/01/2024 à 11h22