"Personne ne pourra démontrer qu'un membre de la Fédération a fait acte de coercition" sur Jenni Hermoso, a lancé Luis Rubiales dans un entretien diffusé mercredi soir sur la chaîne La Sexta.
Le parquet a récemment réclamé deux ans et demi de prison contre l'ex-homme fort du football espagnol, ouvrant la voie à un probable procès: un an pour agression sexuelle, pour le baiser sur les lèvres imposé à Jenni Hermoso juste après la victoire de l'Espagne en finale du Mondial le 20 août, et un an et demi de prison pour coercition, un délit qui désigne les "pressions" exercées sur la joueuse pour la convaincre de dire que le baiser avait été consenti, selon l'accusation.
Trois autres personnes de la Fédération sont poursuivies dans cette affaire pour ce même délit de coercition.
"Je n'arrive pas à comprendre que cela puisse être qualifié d'agression sexuelle", a aussi déclaré Luis Rubiales sur La Sexta. Le baiser a eu lieu "après avoir gagné une Coupe du monde, entre deux amis, c'est ce qu'a dit Mme Hermoso, qui partageaient une relation de confiance et d'amitié", a-t-il poursuivi.
Assurant de nouveau avoir demandé à Jenni Hermoso s'il pouvait l'embrasser avant de le faire, Luis Rubiales a insisté: "Un agresseur sexuel ne pose pas la question, et il n'y avait aucun contexte sexuel".
Selon Luis Rubiales, Jenni Hermoso n'a dans un premier temps accordé aucune importance à ce baiser, avant de changer d'avis sous la pression. "J'ai la conscience tranquille, les choses ont pris des proportions exagérées", a-t-il conclu.
De son coté, Jenni Hermoso, devenue malgré elle un symbole mondial de la lutte contre les violences sexuelles, avait dit s'être "sentie vulnérable et victime (...) d'un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de (sa) part".
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle, y compris le viol.
Le baiser de Luis Rubiales sur la bouche de la numéro 10 espagnole devant les caméras du monde entier, quelques minutes après le triomphe de "la Roja" le 20 août à Sydney avait provoqué une vague d'indignation en Espagne et à l'étranger, forçant M. Rubiales à démissionner le mois suivant.