Non, l’absence de Hakimi n’explique pas tout

Une action du match Maroc-Mali, disputé le 26 décembre 2025.

ChroniqueFace à la Zambie, Regragui devra très probablement apporter des retouches à sa composition d’équipe. Il est important de finir en tête pour rester à Rabat. Et surtout pour gagner en confiance.

Le 29/12/2025 à 10h01

Ne nous cachons pas la face: les deux premiers matchs de la sélection marocaine, très poussifs, n’ont convaincu personne. Au-delà des résultats bruts (4 points sur 6 possibles, ce n’est pas une catastrophe, loin de là), c’est surtout le contenu qui a laissé à désirer.

Laissons de côté l’absence de Hakimi, qui n’a pas aidé, l’essentiel est ailleurs. En dehors d’Aguerd en tour de contrôle et d’El Aynaoui dans l’entrejeu, auxquels on peut rajouter le keeper Bounou peu sollicité, Diaz en électron libre et Mazraoui qui a passé son temps à colmater les brèches, les autres ne sont pas encore au niveau attendu. Le seront-ils un jour?

Un Ounahi, pour ne citer que lui, a enchaîné deux matchs transparents. Il doit impérativement se réveiller, autrement sa place est sur le banc. Le totem d’immunité dont il semble bénéficier commence réellement à devenir gênant… La même remarque, à un degré moindre, vaut pour un Anass Salaheddine, incapable d’enchaîner un débordement et un centre correct, ou un El Yamiq aux limites techniques trop criantes à ce niveau.

Face à la Zambie, Regragui devra très probablement apporter des retouches à sa composition d’équipe. La victoire n’est certes pas impérative, mais il est important de finir en tête pour ne pas changer de lieu de résidence (Rabat). Et surtout pour gagner en confiance.

Face aux Comores et plus encore face à cette valeureuse équipe du Mali (que l’on espère revoir encore longtemps dans cette CAN), on a bien vu que le problème des Marocains ne s’arrête pas à percuter face à des blocs bas. Il y a eu beaucoup trop de lacunes à tous les niveaux, dans tous les compartiments et les aspects du jeu.

Il faudra davantage combiner sur les côtés, gagner en impact physique et jouer plus juste. Il ne sert à rien, par exemple, de se présenter avec un double, voire un triple rideau défensif au milieu. Il ne sert à rien, non plus, d’aligner El Kaabi ou En-Nesyri seuls en attaque: ils ont besoin d’un joueur de ballon pour les soutenir et les alimenter, autrement cela revient à jouer à dix.

Si le match du Mali s’était disputé au finish, il y a des chances que l’issue soit défavorable aux Marocains. Walid et ses joueurs l’ont bien compris, cela ressort nettement quand on lit leurs déclarations. Reste à savoir s’ils disposent d’un plan B, voire C. Rien que la perspective de perdre, éventuellement, Aguerd ou El Aynaoui en cours de route fait froid dans le dos…

Aussi, il importe de donner du temps de jeu à des éléments confinés au banc, comme le latéral Belammari ou le central Ait Boudlal. Il importe aussi de «piquer» des cadres comme Ounahi ou Amrabat, en les faisant démarrer sur le banc. Contrairement à des idées reçues, ce n’est pas un tel ou tel joueur qui fera gagner cette équipe, mais bien l’ensemble. Pour peu que tout le monde soit impliqué et au niveau.

Regragui a raison de nous rappeler que cette équipe doit souffrir et que c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens. Ce qu’il n’a pas dit, c’est que pour aller plus loin dans cette CAN, il va bien falloir hausser son niveau de jeu.

Par Footix marocain
Le 29/12/2025 à 10h01