L’Algérie s’est forgée une réputation qui lui colle à la peau: celle d’un pays accumulant les échecs dans ses démarches, y compris dans le domaine sportif. Plutôt que de tenter de redorer son image, les dirigeants actuels choisissent de la maintenir.
La saison dernière, le football algérien s’est illustré, non par les exploits de sa sélection ou de ses clubs, mais en raison d’une affaire d’ingérence politique connue sous le nom du «maillot de la RS Berkane».
Le maillot du club de l’Oriental, arborant la carte intégrale du Maroc, a entraîné le retrait de l’Union Sportive de la Médina d’Alger (USMA) de la demi-finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Cet événement, instrumentalisé par les autorités algériennes, a fait dévier la rencontre de son cadre purement sportif. Aucun des deux matchs (aller et retour) n’a été disputé, les joueurs algériens ayant refusé de jouer sur ordre de la junte.
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La CAF, en validant le maillot de la RSB, a jugé que l’annulation des matchs avait causé des pertes financières, infligeant ainsi une amende de 40.000 dollars au club algérois. Cette décision, prise le 8 octobre dernier, s’appuie sur l’article 148 du règlement disciplinaire de la CAF, concernant l’abandon du jeu.
Un autre verdict, cette fois-ci de la part du Tribunal arbitral du Sport (TAS), est attendu. Située à Lausanne, cette instance doit auditionner les parties impliquées (CAF, RSB, USMA) le 12 novembre.
Cependant, l’affaire semble loin d’être terminée. Pour la saison en cours de la même compétition, les autorités algériennes relancent le débat autour du maillot de la RSB.
Qualifiée pour la phase de poules, la Renaissance Sportive de Berkane portera son maillot habituel, un choix approuvé par la Commission d’organisation des compétitions interclubs de la CAF mais contesté une fois de plus par les autorités algériennes.
Selon le média Fennecs Football, «la Fédération algérienne de football (FAF) avait anticipé cette situation et adressé une lettre officielle à la CAF pour demander des éclaircissements et mettre en garde contre une répétition de l’incident de la saison dernière».
D’après DZ Ballon, « malgré ces démarches, la FAF n’a reçu aucune réponse satisfaisante de la CAF, exacerbant ainsi les frustrations en Algérie. L’absence de réaction claire de l’instance dirigeante alimente un sentiment d’injustice parmi les supporters et les responsables sportifs algériens».
Pourtant, la FAF pourrait considérer la décision de la CAF comme clémente, puisque seul un dédommagement financier a été infligé au club algérois, qui risquait par ailleurs une suspension de deux ans des compétitions interclubs de la CAF.
Cette sanction est d’ailleurs intervenue avec un certain retard: la réunion du Jury disciplinaire était initialement prévue le 15 mai dernier. Cependant, une rencontre à Bangkok entre le président de la FAF, Walid Sadi, et les dirigeants de la CAF, dont le président Patrice Motsepe et le secrétaire général Véron Mosengo-Omba, aurait influencé la situation. Selon Yazid Ouahib, journaliste algérien proche de la FAF, le secrétaire général de la CAF aurait accepté de repousser la réunion du Jury disciplinaire, retardant ainsi les sanctions contre le club algérois.
En somme, le régime algérien semble fermement décidé à perpétuer cette saison de pleurnicheries, transformant chaque opportunité sportive en un terrain de conflit politique. Plutôt que de s’atteler à améliorer la situation sportive dans le pays, les autorités d’Alger persistantes dans leur hostilité envers le Maroc, amplifiant un ressentiment qui, pour l’heure, n’aura réussi qu’à coûter au football algérien. Une fixation stérile, qui, saison après saison, semble vouée à perpétuer l’image d’un régime embourbé dans ses querelles.