Coupe du Monde 2030: La victoire de la résilience

Gianni Infantino annonçant l'attribution de l'organisation du Mondial 2030 au trio Maroc-Espagne-Portugal

ChroniqueLe 11 Décembre 2024 est une journée à marquer d’une pierre blanche. Après une attente qui aura duré 48 ans, le Maroc s’est vu attribuer l’organisation de la Coupe du Monde, en association avec ses voisins ibériques. Une consécration qui vient couronner «une longue marche», faite d’espoirs et de désillusions souvent douloureuses, mais avec une volonté inébranlable.

Le 13/12/2024 à 15h21

Au moment de l’annonce solennelle de l’attribution de la Coupe du Monde 2030 par le Président de la FIFA Gianni Infantino, des images ont certainement défilé dans l’album souvenir des sexagénaires et quinquagénaires qui ont vécu les 6 candidatures du Maroc.

Des souvenirs de Mexico 1986, au moment où Feu Sa Majesté Hassan II avait annoncé la volonté de notre pays d’abriter le Mondial 1994, au 15 Mai 2004 quand les caméras du monde entier ont zoomé sur Feu Nelson Mandela annonçant de manière prémonitoire que l’édition 2010 prenait la direction de l’Afrique australe; ou encore la campagne menée avec conviction contre le Blockbuster nord américain. David avait perdu avec panache contre Goliath, mais il avait promis de revenir avec plus de force pour enfin exaucer son vœu d’organiser un événement qui tient en haleine toute la planète, le temps d’un mois. Jamais le Royaume n’a baissé les bras, jamais il n’a cédé au découragement, et à chaque candidature il a su se remettre en question et passer des maquettes aux chantiers, et de l’utopie au concret.

Le Maroc de 2024 a appris de ses échecs. Il a su surmonter ses doutes, pour proposer avec ses deux partenaires un projet qui a recueilli l’adhésion de la grande famille du football mondial. Il a surtout compris que le Mondial serait un accélérateur de son modèle de développement et un incubateur d’initiatives pour la Jeunesse, en termes de création de startups et/ou de PME. Les projets de TGV, dans le domaine de la santé, le tourisme, les transports et dans celui du développement durable seront les fers de lance du Mondial 2030, mais ils auraient été quand même mis en place, quoique à un rythme moins soutenu que l’exige l’approche du rendez-vous planétaire. Grâce à la Coupe du Monde, ils verront le jour plus tôt que prévu, pour devenir un legs précieux pour les prochaines générations. Forcément, les générations actuelles et futures hériteront d’un Maroc meilleur.

Dans ce panorama résolument optimiste, les stades seront les joyaux du projet. Ils répondent d’ores et déjà aux exigences minutieuses de la FIFA et permettront, une fois opérationnels, aux clubs résidents de bénéficier d’écrins capables d’augmenter leurs ressources financières. Les supporters seront évidemment gâtés, pour peu que ces mêmes clubs, à l’approche du Mondial, puissent enfin les considérer comme des clients et des consommateurs, et non plus comme de simples aficionados prêts à toute sorte de sacrifice pour suivre leur équipe de cœur.

Le rêve d’organiser le Mondial étant en cours de réalisation, il ne devrait en aucun cas éclipser l’ambition sur le terrain. Il ne fait aucun doute que la FRMF bénéficie de plusieurs générations dorées. Le cadre de la politique de formation endogène est en place, en attendant de décoller. Tandis que les Marocains du Monde, formés dans le haut niveau, continuent de répondre massivement à l’appel de la Nation, motivé par le cœur et les racines. Le Maroc, demi-finaliste de l’édition 2022 au Qatar, a changé de statut et se place désormais aisément dans la cour des grands. Gagner en 2030 est un objectif qu’il faut se fixer sans complexes. Vaincre nos complexes fait d’ailleurs partie des cases à cocher dans tous les domaines en prévision.

Last but not least, 2030 est une formidable opportunité pour investir dans l’humain. Pour un Marocain plus civique, pour un secteur des services à même de répondre aux attentes. En 2030, nous serons l’épicentre de la planète foot. Il nous revient logiquement d’être dignes de la confiance des 211 Fédérations membres de la FIFA, qui nous ont acclamés et qui scruteront chacune de nos initiatives. Avec un seul et même vœu : s’imprégner des valeurs d’hospitalité, d’authenticité et de tolérance et d’une Nation qui a plus de 12 siècles d’histoire et qui a su faire de la résilience son principal atout.

Par Amine Birouk
Le 13/12/2024 à 15h21