Luis Fernandez, figure emblématique du Paris Saint-Germain, champion de France en 1986 comme joueur et vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1996 comme entraîneur, connaît mieux que quiconque les exigences du très haut niveau. Interrogé par nos soins sur Achraf Hakimi, il ne cache pas son admiration: «Ce qu’a réalisé Achraf Hakimi est incroyable. C’est le latéral qui a le plus marqué cette saison dans des matchs décisifs, en quart, en demie et en finale de la Ligue des champions. Il ne faut pas oublier de saluer Luis Enrique, qui lui a donné la liberté de s’exprimer dans ce système. Hakimi a su en profiter et répondre présent dans les grands rendez-vous».
Alors que certains médias ont mis en avant une rivalité supposée entre Hakimi et Dembélé, Fernandez tempère et recadre le débat. «Je ne crois pas qu’il y ait une quelconque animosité au sein du vestiaire du PSG. Ce groupe a réalisé une saison extraordinaire. Comme je le répète souvent, le football est un sport collectif. Sans un groupe uni et soudé, Paris n’aurait pas remporté tous ces titres. Hakimi et Dembélé sont des amis, complémentaires sur le terrain. Ils jouent dans le même couloir et combinent parfaitement», explique l’ancien tricolore.
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Au-delà de ce duo parisien, d’autres noms s’imposent dans la course au Ballon d’Or. Lamine Yamal, prodige espagnol, a ébloui par sa précocité et son talent. Vitinha s’est affirmé comme l’un des meilleurs milieux européens, tandis que Raphinha a porté Barcelone dans des moments clés. Pour Luis Fernandez, le jury aura plusieurs options crédibles: «Si Hakimi est Ballon d’Or, je ne tirerai pas la tronche, il le mérite pour sa constance. Et si Dembélé l’emportait, je serai heureux et ce serait tout aussi logique. Il a marqué, fait gagner son équipe et confirmé son statut de leader technique. Ce ne serait pas non plus une surprise si Lamine Yamal, Vitinha ou Raphinha sont sacrés».
La question de savoir si un défenseur peut réellement prétendre au Ballon d’Or revient avec insistance. Fernandez y répond sans détour: «L’an dernier, quand Rodri a remporté cette distinction, beaucoup ont évoqué Dani Carvajal. Cela prouve que des défenseurs ou des joueurs à vocation défensive peuvent aussi prétendre à ce trophée. On oublie trop souvent que sans eux, les attaquants ne pourraient pas briller. Hakimi a prouvé qu’un latéral pouvait être décisif au plus haut niveau».
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Avec le PSG, Hakimi a remporté un quadruplé historique: Ligue 1, Coupe de France, Trophée des champions et Ligue des champions. Il a aussi disputé la finale de la Coupe du monde des clubs et soulevé la Supercoupe de l’UEFA. En sélection, il a guidé les Lionceaux de l’Atlas vers une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris. Son bilan est éloquent: 69 matchs, 11 buts, 16 passes décisives et une présence décisive dans toutes les grandes affiches de la saison.
Le Ballon d’Or 2025 pourrait bien marquer un tournant. Récompensera-t-il l’efficacité d’un attaquant, l’émergence d’un prodige ou la régularité d’un défenseur? Quoi qu’il en soit, Luis Fernandez résume l’esprit du moment: «Ces joueurs sont l’avenir du football, on ne peut pas dire qui est meilleur que l’autre. Le choix du jury ne sera donc pas simple».
Achraf Hakimi célèbre après avoir marqué le troisième but du PSG lors du match de finale de la Coupe de France contre le Stade de Reims au Stade de France, le 24 mai 2025.. AFP





























