Longtemps, la Coupe d’Afrique des Nations a servi de baromètre aux états d’âme du football marocain. Des sommets de 1976 et des frissons de 2004 aux éliminations amères de 1972, 1978, 1988 ou 2006, chaque génération a laissé une empreinte contrastée, faite d’élans magnifiques et de rendez-vous manqués. Mais derrière cette alternance de joies et de blessures s’est construite, patiemment, une reconstruction profonde. Une reconstruction dont l’origine tient en une impulsion décisive: la vision portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Depuis la lettre royale adressée aux Assises nationales du sport en 2008, le Maroc a inscrit son football dans une trajectoire méthodique, structurante et durable. Ce texte fondateur posait trois exigences: professionnaliser les structures, moderniser la gouvernance et ériger des infrastructures capables de soutenir une ambition nationale. Ce cap, clairement défini, est devenu la matrice d’un modèle que le Royaume n’a cessé d’affiner.
Au cœur de cette stratégie, l’Académie Mohammed VI inaugure une nouvelle ère. Plus qu’un centre de formation, elle incarne une philosophie: rigueur, exigence, discipline et excellence. Les joueurs qui ont illuminé le Mondial 2022 n’y ont pas seulement appris à manier le ballon ; ils y ont acquis une identité, un sens de la responsabilité, une conscience de représenter tout un pays. Cette Académie est devenue le symbole d’un Maroc qui prépare l’avenir en silence, loin des projecteurs, mais avec une précision chirurgicale.
Transformation fondamentale
Dans le même esprit, la gouvernance fédérale menée par Fouzi Lekjaa a insufflé une dynamique institutionnelle sans précédent. Rigueur financière, contractualisation, stabilité technique, gestion stratégique: le football n’est plus administré par l’émotion, mais par la méthode. La Fédération est devenue une structure performante, capable non seulement d’obtenir des résultats, mais surtout de les reproduire. Une transformation fondamentale dans un sport où la constance fait souvent défaut.
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L’infrastructure a suivi cette montée en puissance. Le Complexe Mohammed VI, inauguré en 2019, s’impose comme l’un des plus modernes au monde: un lieu où chaque équipe nationale trouve des conditions de travail dignes des standards internationaux. Autour de ce vaisseau amiral, plus de 7.000 terrains ont été construits ou rénovés à travers le pays, créant un maillage inédit. Le football n’est plus l’apanage des grandes villes: il irrigue désormais chaque quartier, chaque village, offrant à la jeunesse un espace d’expression et d’égalité.
Ces fondations ont permis l’émergence d’une culture de la gagne, assumée et revendiquée. Le Maroc ne se contente plus de participer : il ambitionne de dominer. Cette mentalité, martelée à tous les niveaux, a porté ses fruits : parcours historique au Mondial 2022, sacres en CHAN et en Coupe Arabe, montée en puissance du futsal, essor du football féminin jusqu’à la Coupe du Monde, titres pour les sélections U17, U20 et U23.
Soft power
Cette transformation s’est doublée d’une affirmation internationale. La présence marocaine au sein de la CAF et de la FIFA, la co-organisation du Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal ou encore le respect institutionnel dont jouit le Royaume témoignent d’un nouveau statut. Le Maroc ne suit plus le mouvement: il en est désormais l’un des moteurs.
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Au fond, cette métamorphose dépasse la dimension sportive. Le football est devenu un instrument de rayonnement, un levier diplomatique, une vitrine d’organisation et de stabilité. Chaque réussite raconte un pays qui structure et se projette. Ce qui se bâtit aujourd’hui n’est pas une génération dorée, mais un écosystème destiné à durer.
Le Maroc aborde ainsi la CAN 2025, puis les Mondiaux 2026 et 2030, avec une sérénité nouvelle. Non pas celle de la confiance excessive, mais celle d’un pays qui sait ce qu’il a construit et ce qu’il veut accomplir. Car la véritable œuvre de la Vision Royale n’est pas d’avoir façonné une équipe, mais d’avoir créé un modèle.








