Abel Caballero, maire de Vigo, est monté au créneau pour défendre la candidature de sa ville comme l’une des hôtes de la Coupe du Monde 2030. Dans un entretien accordé à l’émission El Larguero sur la Cadena SER, l’édile galicien a dénoncé «une tropelía» (acte arbitraire), une mascarade, dans le processus de sélection initial, et s’appuie désormais sur un rapport juridique pour réclamer ce qu’il considère être un droit: la réintégration de Vigo dans la liste des villes retenues, après le retrait de Málaga.
Commandé par la municipalité elle-même, ce rapport juridique estime «inévitable» l’inclusion de Vigo parmi les villes hôtes, à la suite de la renonciation de Málaga. Caballero s’appuie sur ce document pour faire valoir les droits de sa ville: «Nous ne l’avons pas demandé pour nous défendre. Nous avons simplement posé la question: que devons-nous faire? Le rapport est clair: Vigo doit intégrer la liste, parce qu’elle était onzième sur la première version, avant les modifications, et qu’elle est la suivante sur la liste actuelle», explique-t-il.
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Le maire insiste: il ne s’agit pas d’une supplique, mais d’un constat. «Ce que toute l’Espagne sait, c’est que ce qui s’est passé a été une véritable “tropelía”. Vigo était initialement retenue, et tout a changé à travers des emails dont on ignore encore l’origine, puis lors d’une réunion obscure. On a rétrogradé Vigo sans justification».
Le maire déplore un manque total de transparence de la part de la Fédération espagnole de football (RFEF). Il évoque une réunion «scandaleuse», où aucune explication ne lui a été fournie. «On nous a dit que c’était confidentiel. Mais le rapport nous dit que le principe d’objectivité n’a pas été respecté, et qu’on doit nous fournir les critères de sélection. Ils ont même nié des faits que nous leur avons montrés par email. Et face à ces preuves, ils ont simplement répondu: ça, c’était avant».
Selon Caballero, près de 100 questions ont été posées lors de cette réunion, mais aucune réponse n’a été apportée. «Ils nous ont dit que nous avions été mal notés sur la capacité de financement, alors que nous sommes la seule ville candidate sans dette. Aucun centime».
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Si la voie de la coopération reste privilégiée par le maire, la piste judiciaire n’est pas exclue. «Le rapport n’écarte pas la voie pénale. Nous allons d’abord adresser une demande officielle à la FIFA, en détaillant tout ce qui s’est passé. Mais si on ne nous répond pas, on envisagera d’autres moyens». Caballero précise que la communication sera également envoyée à la RFEF et au Conseil Supérieur des Sports (CSD).
«C’est une question de justice, pas de relations personnelles», martèle-t-il, en réponse à ceux qui invoquent son opposition politique à certains membres de la Fédération, comme Rafael Louzán: «Vigo avait gagné, objectivement. Puis il y a eu une réunion magique, et nous sommes passés de la 11e à la 12e place. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a été capable d’expliquer pourquoi».
Abel Caballero ne mâche pas ses mots: «À moins qu’ils ne commettent une nouvelle forfaiture, des matchs se joueront à Vigo en 2030». Il assure que tout est prêt dans son projet, avec un stade rénové, un Celta qui a besoin d’un plus grand écrin, et une ville bien gérée. «Nous sommes prêts. Nous avons gagné avec un projet sérieux. Et nous irons jusqu’au bout».
