Une polémique secoue actuellement les milieux du football mondial, principalement en Europe. De plus en plus de joueurs, et non des moindres (Rodri, Marquinhos, etc.), appellent à une grève pour protester contre les calendriers surchargés. Trop, c’est trop.
Depuis l’arrivée d’Infantino à la tête de la FIFA, la surcharge des calendriers est devenue la règle. Toutes les compétitions internationales, surtout les plus prisées par le public et les sponsors (Mondial, Champions League), ont connu une rallonge en nombre de matchs. Même le Mondial des clubs, prévu l’été prochain (et auquel le Wydad de Casablanca prendra part), va passer à une formule avec 32 clubs, dans une compétition étalée sur près d’un mois!
Ce nouveau format constitue donc une charge de plus pour les organismes. Les clubs concernés vont-ils s’en accommoder? Pas sûr. «Ils vont tuer les joueurs», a glissé une source autorisée du Real Madrid, le club le plus attendu à ce Mondial. Peut-on imaginer un Mondial des clubs sans le Real, club le plus prestigieux et les plus suivi au monde?
La Fifpro, syndicat mondial des joueurs professionnels, et d’autres associations, exigent un changement de date, sous peine d’entamer une action en justice contre la FIFA. D’autres syndicats menacent de suivre les pas de la Fifpro. Le discours est le même: trop de foot tue le foot. Entre leurs obligations nationales et internationales, les joueurs vont finir par craquer. Et il n’y aura plus de foot, ou alors il faudra imaginer d’autres formules… Tout simplement.
La situation est assez cocasse. Parce que les joueurs professionnels sont des salariés. Ils sont payés par leurs clubs mais aussi par leurs sponsors. Une grève nuira donc directement aux intérêts des clubs et des bailleurs de fond. Elle ruinera des carrières sportives, mais aussi des budgets et des business-plan qu’aucun grain de sable ne doit perturber.
En plus simple, la crise sera sportive et économique. Avec, au final, un grand perdant: le foot.
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Regardez la nouvelle formule de la Champions League, qui a démarré il y a quelques jours. Qui s’y retrouve? Personne. L’idée est de multiplier le nombre de chocs au sommet, ce qui revient à augmenter les surfaces commercialisables. Plus de chocs, donc plus de sponsors et plus d’argent. D’où la révolte des joueurs et des stars: ce n’est pas possible, leurs organismes ne pourront pas suivre.
Depuis le début de la saison, on voit d’ailleurs que le nombre de blessés augmente d’une manière vertigineuse. Rien que ce weekend, un Ter Stegen (Liga espagnole) et un Rodri (Premier League anglaise) viennent de rejoindre le club des blessés de longue durée. Pourquoi? Parce que leurs organismes sont trop sollicités.
Pour éviter l’hécatombe, certains sont prêts à changer les règles fondamentales du foot. Un Michel Platini propose des matchs à dix, alors que certains réfléchissent déjà à augmenter le nombre de changements par match, voire à passer de deux mi-temps à trois ou quatre. A terme, les matchs de foot risquent de ressembler au basket américain.
Pour les puristes du foot, c’est un cauchemar!