"La Juventus annonce avoir relevé de ses fonctions d'entraîneur de l'équipe première Massimiliano Allegri", a indiqué le club le plus titré du football italien dans un communiqué.
"Cette décision fait suite à certains comportements observés durant et après la finale de la Coupe d'Italie que le club ne considère pas comme compatibles avec ses valeurs et avec le comportement que doivent avoir ceux qui représentent le club", poursuit le texte.
Alors que la presse italienne annonçait depuis plusieurs semaines son prochain licenciement, Allegri, 56 ans, a complètement perdu les pédales dans les derniers instants d'une finale que son équipe, séduisante comme rarement en 2024, a dominé pour s'imposer 1 à 0 face à l'Atalanta.
Mécontent d'une décision arbitrale, il a d'abord enlevé sa veste de costume et l'a jetée à terre, avant de crier sa colère au quatrième arbitre.
L'arbitre, averti par son assistant, l'a exclu, ce qui a provoqué un nouveau spectaculaire accès de colère: il a applaudi ironiquement la décision de l'arbitre, a vitupéré une nouvelle fois contre le 4e arbitre, avant de jeter veste et cravate à terre.
Douze trophées
Toujours hors de lui, il a fini par rejoindre les vestiaires.
Revenu sur le terrain pour fêter cette victoire avec ses joueurs, il a alors dirigé sa colère, sans doute rentrée depuis des semaines, vers le directeur sportif de la Juve, Cristiano Guintoli, gesticulant en sa direction, comme pour le tenir éloigné des célébrations.
Enfin, sur le chemin de la conférence de presse d'après-match, il a insulté le directeur du quotidien sportif Tuttosport et l'a menacé de le frapper, selon le récit fait par Guido Vaciago dans les colonnes de son journal.
Les dernières images d'Allegri, entraîneur de la Juve, resteront donc celles d'un homme en bras de chemise, fulminant de colère et de frustration, des images qui écorneront la réputation de celui qui peut être considéré comme l'un des meilleurs entraîneurs de l'histoire du club piémontais.
Le technicien italien, devenu mercredi soir l'entraîneur le plus titré en Coupe d'Italie avec cinq victoires, pas moins de douze trophées au club le plus titré du football italien, en deux passages entre 2014 et 2019, puis entre 2021 et 2024.
Avec des joueurs comme Andrea Pirlo, Gianluigi Buffon et Paul Pogba, Allegri remporte lors de sa première expérience à la tête des Bianconeri cinq titres consécutifs de champion d'Italie et quatre éditions de la Coupe d'Italie.
Trois années de disette
Et surtout, il refait de la Juve un club redouté en Europe, ce que son prédécesseur Antonio Conte n'était pas parvenu à faire. Son équipe dispute, et perd, deux finales de Ligue des champions, en 2015 contre le FC Barcelone de Lionel Messi et en 2017 contre le Real Madrid de Cristiano Ronaldo.
Après deux saisons décevantes sous la conduite de Maurizio Sarri, puis d'Andrea Pirlo, il est rappelé aux commandes de la "Vieille Dame".
Mais la Juve a bien changé: l'effectif a perdu en qualité, le club contrôlé par la famille Agnelli est en proie à de graves difficultés financières et sa saison 2022-23 a été dominée par plusieurs scandales qui lui ont valu d'être lourdement sanctionné, exclu des compétitions européennes.
Avec un effectif plus jeune, Allegri a partiellement atteint l'objectif qui lui a été assigné cette saison.
La Juve a mis fin à trois années sans trophée en remportant la "Coppa Italia". La saison prochaine, elle retrouvera la Ligue des champions et disputera les très rémunératrices Supercoupe d'Italie et Coupe du monde des clubs.
Mais elle a perdu pied en championnat: alors qu'elle était la seule équipe à suivre le rythme échevelé de l'Inter durant la phase aller, elle n'a remporté que deux de ses quinze derniers matches.
Les dirigeants de la Juve convoitent depuis plusieurs semaines l'ancien international italo-brésilien Thiago Motta qui a fait des miracles à Bologne (3e).
Pour son prochain match lundi, la Juve se rend précisément à Bologne, sans Allegri...