Le football reprend ses droits. L’ouverture de la «Botola Pro1 Inwi», le nom officiel du championnat national marocain, est prévue en fin de semaine. On s’attend à une belle saison avec les principaux acteurs de la saison dernière: le Raja, champion invaincu et vainqueur de la Coupe du Trône (ce n’est pas un doublé, la coupe au Maroc a une saison de retard), et l’AS FAR, brillant second, finaliste de la Coupe et détenteur du nouveau record de buts marqués sur une saison.
D’autres candidats vont probablement animer la compétition cette année, comme le Wydad de Casablanca, annoncé très fort avec des recrutements XXL, promis par les nouveaux dirigeants du club. Il est vrai que le club est appelé à représenter l’Afrique pour le nouveau format de la Coupe du Monde des Clubs, prévue en juillet 2025, et va se préparer en conséquence. Il doit une revanche à ses supporters après l’une de ses plus mauvaises saisons de ces dernières années.
La Renaissance sportive de Berkane a fait fort en recrutant l’excellent gardien de but Munir Mohamadi, l’international marocain, médaille de bronze des récents Jeux olympiques et numéro deux des Lions de l’Atlas, va faire du bien à l’équipe de l’Oriental. On se souvient de son excellente performance en Coupe du Monde au Qatar, lorsqu’il a dû remplacer au pied levé le titulaire Bounou contre la Belgique. On peut s’attendre à d’autres surprises avec le FUS de Rabat, toujours exemplaire, un modèle de gestion économique et sportive dont devraient s’inspirer un grand nombre de clubs, et avec l’US Touarga et bien d’autres.
Pour les clubs marocains engagés à l’international, la saison a déjà commencé avec les premiers matchs interclubs africains. Le Raja, brillamment, et l’AS FAR, au terme d’une remontada compliquée, se sont qualifiés pour le prochain tour de la Ligue des Champions d’Afrique. C’est la compétition la plus importante, elle qualifie à la Coupe du Monde des Clubs en cas de victoire finale. La prochaine, prévue en 2029 au Maroc, en Espagne et au Portugal, selon toute vraisemblance, est une source de motivation pour les équipes participantes. C’est aussi la compétition la plus lucrative.
Dans l’autre compétition africaine des clubs, l’US Touarga, dont c’était le baptême du feu africain, a été éliminée aux tirs au but. Le manque d’expérience des joueurs et du club à ce niveau leur a probablement joué des tours. L’autre club marocain engagé en Coupe de la CAF s’est, par contre, qualifié sans jouer, car il était exempt de ce premier tour en raison de sa présence en finale lors de la précédente édition.
Le sport est une source d’émotions sans cesse renouvelées. Il n’a pas besoin d’interférences supplémentaires. C’est pourtant le cas dès qu’il franchit la frontière est du pays. C’est nouveau: les confrontations sportives entre le Maroc et l’Algérie ont toujours été marquées par l’esprit sportif, et les équipes marocaines ont toujours été reçues avec un maximum de courtoisie et d’hospitalité, et vice versa. Ce n’est plus le cas, du côté algérien du moins. On se souvient de l’épisode du petit-fils de Mandela, des U-17 et des deux confrontations de la saison dernière entre l’USMA et la Renaissance de Berkane. Elles se sont transformées en batailles juridiques encore en cours. Les dirigeants politiques, conscients de leur échec sportif, se battent de toutes leurs forces pour faire traîner les condamnations sur le plan disciplinaire. Le traitement du dossier est en cours auprès du TAS, Tribunal Arbitral du Sport. Un dossier lourd pour ceux qui le traitent, tant les pressions politiques sont énormes, mais léger si l’on considère les arguments qui le portent.
Cet épisode d’une série qui s’annonce longue et ennuyeuse a connu une suite moche, honteuse et petite, à la hauteur des intentions et ambitions des nouveaux dirigeants du sport algérien. Il a concerné l’équipe marocaine féminine de football, l’AS FAR. Cette dernière participe, en sa qualité de championne du Maroc, aux phases qualificatives du tournoi final de la Ligue des champions féminine de football. Quatre équipes y prennent part : une algérienne, une autre tunisienne et enfin une équipe égyptienne.
Le premier match a opposé l’équipe championne d’Algérie à l’AS FAR. Il s’est terminé par une victoire marocaine logique et lourde, de 4 buts à zéro. Un score qui aurait dû rester anecdotique s’il n’avait pas été accompagné de deux comportements ridicules. Les deux concernent les organisateurs. Ils ont préparé une vidéo outrageante mettant en scène les joueuses de l’équipe algérienne moquant les Marocaines avant le match. Les Marocaines leur ont rendu la pareille, c’est de bonne guerre, mais cette fois sobrement et après leur victoire.
Elles ont deux matchs à jouer contre l’équipe tunisienne ce soir et l’équipe égyptienne vendredi. Elles doivent rester concentrées sur l’objectif: la qualification. Plus grave, les organisateurs ont refusé de lever le drapeau marocain. Un geste d’hostilité gratuit mais suffisant pour entretenir la culture de la haine du Marocain. La haine motive celui qui la subit. C’est une bonne nouvelle, on s’en serait passé volontiers. Le Marocain n’a pas été éduqué pour ça, bien au contraire.