Regardez le classement de la Botola Pro. Prenez les quatre équipes qui ferment la marche. Nous avons Berrechid, Oujda, Mohammedia et Soualem. Leur bilan comptable est très insuffisant, digne d’un relégable. Depuis pratiquement la 1ère journée et jusqu’à la 27ème. Leurs productions sur le terrain, et à quelques exceptions près (des bouts de match) ont souvent été conformes à ce bilan statistique: faibles.
Bien sûr, ces clubs ont leurs excuses: ils sont parfois empêtrés dans des difficultés financières ou logistiques (absence de terrains d’entrainement), ont connu des épisodes de grèves de joueurs, de changements d’équipes dirigeantes, etc. Sur le terrain, le onze aligné a toujours mouillé le maillot, sans aucun doute. Mais en étant constamment plombés par des problèmes sportifs ou extra-sportifs qui les tirent vers le bas.
Avec tout le respect qu’on doit à ces clubs, à leur histoire et à leurs supporters, quand on analyse le rendu sur le terrain: cette saison, ces équipes ont eu le profil de cancres et de derniers de la classe. Soit. Alors figurez-vous que deux de ces équipes sauveront malgré tout leur saison et se maintiendront parmi l’élite. Est-ce logique? Est-ce juste?
Alors tant mieux pour ceux qui se maintiendront. Mais, est-ce une bonne nouvelle pour eux? Probablement pas; regardez le Chabab qui enchaine les saisons-galères où il sauve sa peau par défaut ou presque: en a-t-il profité pour se reconstruire sur de nouvelles bases? Non. Paradoxalement, une descente à l’étage inférieure peut donner à ce club, et aux autres d’ailleurs, ce sursaut nécessaire avant de repartir de l’avant.
Il y va aussi de l’intérêt de la Botola Pro. Quand la sélection des clubs de l’élite est rigoureuse, voire sévère, c’est le niveau général qui est tiré vers le haut.
Maintenant, regardez ce qui se passe à l’étage inférieur, en Botola 2. A trois journées de la fin, nous avons quatre équipes qui sont encore concernées par la montée. Le CODM a réservé le premier ticket: bravo à ce club qui végétait dans le championnat amateur il y a un peu plus d’un an.
Reste la deuxième place pour la montée, qui se joue entre El Jadida, l’USMO, le Kawkab et Béni Mellal. Des équipes solides, qui signent une belle saison et semblent assez stables et structurées. Elles ont largement leur place en Botola 1. Mais une seule ira plus haut et les trois autres resteront sur le carreau.
Alors si nous mélangeons toutes ces données, la conclusion devient évidente: l’éthique sportive veut que l’on donne au 3ème d’en bas une chance d’accéder à l’étage supérieur, et que l’on lance un avertissement au 14ème d’en haut. Donc un barrage entre les deux et que le meilleur gagne!
Dans d’autres pays, on pousse la logique plus loin. On fait jouer une sorte de play-off aux 3ème, 4ème et 5ème de D2. Le vainqueur rencontre le barragiste de la D1. Tout cela pour concerner le maximum de clubs et maintenir l’intérêt (et le niveau) de la compétition jusqu’au bout. Et c’est tout bénéf’ pour les clubs, pour le foot local et pour le public. Pourquoi ne pas appliquer la réforme et le retour des barrages dès à présent?