La Chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Casablanca a décidé, ce vendredi 29 novembre 2014, de reporter l’examen du dossier impliquant Saïd Naciri, ancien président du Conseil préfectoral de Casablanca et du Wydad, ainsi que Abdelnabi Bioui, ancien président du Conseil de la région de l’Oriental, au 6 décembre prochain.
Lors de cette nouvelle audience, le tribunal a examiné les accusations portées contre Saïd Naciri et Abdelnabi Bioui, poursuivis dans ce qui est désormais connu sous le nom de l’affaire «Escobar du Sahara».
Au cours de la séance, l’avocat de Saïd Naciri, le bâtonnier Mohamed Hassi, a demandé l’annulation des procès-verbaux de la police judiciaire et des procédures d’écoute téléphonique, arguant que la police judiciaire aurait violé les procédures légales en effectuant des écoutes sans obtenir d’autorisation préalable du procureur général, qui lui-même ne peut émettre cette autorisation qu’après validation du président de la Cour d’appel.
Selon la défense, les actions de la police judiciaire ont enfreint l’article 108 du Code de procédure pénale, portant atteinte à la vie privée et à l’inviolabilité du domicile, puisque toute perquisition nécessite une autorisation judiciaire.
La défense a également demandé l’annulation de la décision de consultation des comptes bancaires de l’accusé, affirmant que celle-ci avait été réalisée sans le consentement de l’accusé ou de sa famille, ce qui constituerait une violation de la loi. L’avocat a réfuté les allégations selon lesquelles Naciri détiendrait des sommes importantes, les qualifiant de «non fondées».
Naciri et Bioui sont poursuivis en détention provisoire, aux côtés de 28 autres accusés, tandis que deux personnes sont poursuivies en liberté.
Saïd Naciri est poursuivi, entre autres, pour «faux en écriture publique avec usage de faux», «escroquerie», «faux et usage de faux», «recel d’objets obtenus à l’aide de délits», «manipulation et falsification de chèques», «tentative d’exportation et de commercialisation de drogues sans autorisation», «importation de devises étrangères sans autorisation des autorités compétentes», «trafic d’influence», «facilitation de l’usage de drogues», et «participation à une entente en vue de la détention, du transport et de la commercialisation de drogues».
Quant à Abdenbi Bioui, il est poursuivi, entre autres, pour «faux en écriture publique», «faux et usage de faux», «extorsion de fonds», «falsification», «participation à une entente en vue de la détention, l’exportation et la commercialisation de drogues», «recel», «usage de faux en écriture publique», «faux témoignages», «mise en service de véhicules sans immatriculation», «complicité et tentative d’exportation de stupéfiants sans autorisation des autorités compétentes».