Le tribunal de l'Audience nationale a annoncé dans un communiqué le feu vert du juge d'instruction Francisco de Jorge à la requête du parquet, qui réclamait que des poursuites soient engagées contre Luis Rubiales pour "agression sexuelle" et "délit de coercition" à l'encontre de Jenni Hermoso.
Ce juge a demandé à différents médias de lui envoyer les images sous différents angles du baiser de Rubiales sur la bouche d'Hermoso ainsi que de la célébration dans le vestiaire et dans le bus des joueuses espagnoles après leur sacre mondial le 20 août dernier à Sydney.
Le magistrat a également ordonné que l'ancien président de la fédération soit officiellement informé de l'enquête dont il fait l'objet.
Le parquet espagnol, qui avait ouvert une enquête préliminaire le 28 août, a demandé vendredi, après avoir reçu une plainte de Jennifer Hermoso, à ce que Rubiales soit entendu par la justice en tant qu'inculpé et Hermoso comme victime.
Depuis une récente réforme du code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, une catégorie criminelle qui regroupe tous les types de violence sexuelle.
Selon une porte-parole du parquet, les peines encourues par Rubiales peuvent aller d'une amende à quatre ans de prison.
Le délit de coercition a été également retenu car, selon le parquet, "Jenni Hermoso a expliqué avoir été, avec son entourage, victime d'une pression constante de la part de Rubiales et de son entourage professionnel afin qu'elle justifie et approuve les faits".
L'annonce du feu vert au début de l'instruction intervient au lendemain de la démission de Luis Rubiales de la présidence de la fédération. Il a fini par jeter l'éponge après avoir refusé de quitter son poste depuis le début de l'affaire, en affirmant que ce baiser était "consenti" -ce que nie catégoriquement Hermoso.
M. Rubiales, qui avait été suspendu fin août par la Fédération internationale de football (Fifa), a indiqué qu'il démissionnait notamment pour se concentrer sur sa défense. "J'ai foi en la vérité et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la faire triompher", a-t-il écrit dans sa lettre de démission.