En attendant ce que cela donnera sur le terrain, l’arrivée de Hakim Ziyech au Wydad ressemble à une bonne idée. Nous parlons d’une star du football marocain, d’un grand joueur qui a joué à l’Ajax et à Chelsea. Ce n’est pas n’importe qui. Ziyech est aussi le meilleur buteur en exercice des Lions de l’Atlas.
Bien sûr, cela fait plusieurs mois que le joueur de 32 ans n’a pas joué un seul match. Les plus cyniques diront qu’il est fini et qu’il a atterri à Casablanca, faute d’avoir trouvé preneur en Europe ou dans le Golfe. C’est dur de voir ainsi les choses, et surtout injuste.
En réalité, il est évident que le garçon avait d’abord besoin de se ressourcer. Depuis le Mondial du Qatar, son parcours en club est une suite de galères. Il donnait l’impression d’avoir le spleen. Sauf quand il retrouvait les couleurs nationales, qui semblaient lui donner des ailes.
Ceux qui le suivent de près savent que jouer au Maroc représente beaucoup pour ce garçon. Il renoue avec ses origines et, on l’espère aussi, avec son football, sa joie de jouer.
Il est possible que Ziyech ait demandé conseil à Regragui et à quelques autres avant de signer pour les Rouges. On ne connait pas les détails du contrat mais l’essentiel est ailleurs. Nous sommes dans une année de CAN et de Coupe du monde. Ziyech n’a certainement pas dit son dernier mot. Le Mondial est dans un coin de sa tête. Il est toujours sélectionnable et Regragui l’a rappelé à maintes reprises.
Mais Ziyech doit d’abord jouer, refouler les pelouses, retrouver le sourire.
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Et le Wydad, qu’est-ce qu’il y gagne? Financièrement, pas grand-chose. Nous sommes dans un pays où le merchandising et la vente de produits dérivés ne génèrent presque rien. Cela viendra plus tard, c’est un chantier qui concerne le futur du football marocain.
Sportivement, le club a traversé une période délicate après la chute de l’ancien président, Said Naciri. Les Rouges retrouvent à peine l’Afrique et espèrent gagner des titres. Ils ont de l’ambition. Ils sont aussi en train de se réconcilier avec les masses populaires. L’idée de ramener des «noms» entre dans cette politique de vendre du rêve et ne parait pas si saugrenue. A condition, évidemment, de trouver des équilibres dans le jeu et dans le vestiaire.
L’arrivée de Ziyech obéit à la même logique que celle d’Amrabat, qui a atterri quelques mois plus tôt. Il y a un lien entre les deux. Amrabat aussi est «Hollandais». Il a rendu de fiers services aux Lions de l’Atlas. Et son adaptation à la Botola est plutôt correcte, même si le garçon de 38 ans, toujours aussi remuant, donne l’impression d’avoir peur de frapper au but. Peut-être qu’il attend les passes au laser de Ziyech…
Plus généralement, l’arrivée de Ziyech et d’Amrabat, sans oublier celle du valeureux Yunis Abdelhamid (FAR), sont des opérations qui font un bien fou: aux intéressés bien sûr, mais aussi à la Botola. C’est du gagnant-gagnant.
Un seul regret: aucun club marocain n’a su attirer, en début de saison, un autre vétéran de classe internationale, l’excellent Youssef El Arabi, 38 ans et toujours bon pied, bon œil, avec le sens du but qui coule dans ses veines. Il était libre de contrat avant de signer au FC Nantes (Ligue 1 française), où il joue et marque régulièrement. Alors qu’il aurait pu rendre des services à une Botola qui manque cruellement de buteurs…







