Des débuts en 1972 à l’objectif 2025, l’histoire des Lions de l’Atlas en Coupe d’Afrique des Nations | Kan Ya Ma CAN (ep.1)

À quelques mois d’un tournoi historique à domicile, Le360 Sport revient sur l’ensemble des 19 participations du Maroc à la Coupe d’Afrique des Nations, de 1972 à 2023, à travers Kan ya ma CAN. Une saga marquée par des désillusions, un sacre légendaire, et un objectif ultime en 2025: la gagner chez nous.

Le 31/07/2025 à 10h33

Du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, le Maroc accueille la plus grande fête du football africain. Une CAN à la maison, pleine d’espoirs et de promesses.

Mais avant de viser le sacre devant son public, la sélection nationale s’appuie sur plus de cinquante ans d’histoire, faite de rêves, de doutes et de moments inoubliables. Des premiers pas ambitieux, en passant par l’unique sacre de 1976, aux ambitions de 2025, cap sur le parcours des Lions de l’Atlas dans la plus prestigieuse des compétitions africaines.

Tout commence en 1972, au Cameroun. Une première historique pour les Lions de l’Atlas, qui découvrent la CAN. Trois matchs, trois nuls, trois buts signés Ahmed Faras. Pas de victoire, mais des débuts prometteurs pour une sélection en quête d’avenir.

Deux ans plus tard, le Maroc ne prend finalement pas part au tournoi de 1974 organisé en Égypte, en signe de protestation contre la FIFA après un différend survenu lors des qualifications au Mondial.

1976: À jamais les premiers

Mais à la prochaine édition, les Lions de l’Atlas reviennent avec ambition… et écrivent l’une des plus belles pages de leur histoire. Sous les ordres du sélectionneur roumain Gheorghe Mărdărescu, le Maroc s’envole vers l’Éthiopie pour disputer une édition marquée par un format inédit à deux phases de groupes.

Les Lions dominent leur première poule et accèdent à la phase finale, où ils entament les choses sérieuses. Victoire d’entrée contre l’Égypte (2-1), avec des buts signés Ahmed Faras et Abdelâali Zahraoui, avant de battre de nouveau le Nigeria (2-1) grâce à Faras et Redouane Guezzar.

En tête du groupe avec 4 points, les Marocains n’ont besoin que d’un nul face à la Guinée pour décrocher le titre. Menés 1-0, ils égalisent à la 86e minute grâce à Baba, offrant au Royaume son premier, et toujours unique, sacre continental. Une génération d’or pour une victoire fondatrice. À jamais les premiers.

Des hauts, des bas… Et une finale cruelle

Après le sacre de 1976, les Marocains connaissent une trajectoire en dents de scie. En 1978, ils quittent la compétition dès le premier tour. En 1986, ils accrochent une honorable 4e place en Égypte, un résultat qu’ils rééditeront en 1988… à domicile.

Les années 90 débutent sur une note amère: élimination au premier tour en 1992 au Sénégal, puis double absence en 1994 et 1996. Il faut attendre 1998, alors que la CAN est organisée au Burkina Faso, pour revoir le Maroc briller avec un parcours jusqu’en quarts de finale, stoppé par l’Afrique du Sud.

Le début des années 2000 reste compliqué, avec deux éliminations dès les phases de poules en 2000 et 2002. Mais en 2004, les Lions retrouvent leur mordant. Porté par une génération talentueuse, le Maroc atteint la finale… mais s’incline face à la Tunisie à Radès, malgré le but de Youssef Mokhtari (2-1). Une grande désillusion, en terre voisine.

2006–2021: entre turbulences, absences et frustrations répétées

2006, 2008, 2012, 2013… on est en difficulté. Beaucoup d’échecs en poules et en phases finales, et même des absences controversées, comme en 2015.

Alors que le tournoi panafricain était prévu sur le sol marocain, le Royaume renonce à l’organisation de la CAN 2015 en raison des risques liés à l’épidémie d’Ebola. La CAF réagit en excluant le Maroc, et la compétition est finalement relocalisée en Guinée équatoriale. Sanctionné pour deux éditions, le Maroc obtiendra finalement gain de cause devant le Tribunal arbitral du sport, qui annule la décision.

Lors de la CAN 2017 délocalisée au Gabon (la compétition devait se tenir en Libye), le Maroc, emmené par Hervé Renard, reprend des couleurs avec de nouveaux visages, à l’image de Youssef En-Nesyri. Mais les Lions tombent en quart face à l’Égypte (1-0) et se font éliminer.

En 2019, on passe les poules facilement, mais le Bénin nous stoppe en huitièmes. Et en 2021 sous Vahid Halilhodžić, même sort: huitièmes encore, battus une fois de plus par l’Égypte.

Objectif suprême: CAN 2025

La dernière en date? L’édition 2023, disputée en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. Avec l’ossature du Mondial au Qatar, Walid Regragui vise le titre. Le Maroc termine premier de sa poule après une victoire contre la Tanzanie (3-0), un nul face à la RD Congo (1-1) et un succès contre la Zambie (1-0).

Mais en huitièmes, les Lions tombent face à l’Afrique du Sud (0-2), après un penalty manqué par Hakimi et un carton rouge pour Amrabat en fin de match. Une sortie prématurée, encore une fois.

Mais pour la prochaine, Regragui et ses Lions sont clairs.

Sur leurs terres, devant leur public, avec une génération dorée et des infrastructures modernisées, certaines rénovées, d’autres sorties de terre pour l’occasion, les coéquipiers de Yassine Bounou visent le sommet du football africain. Presque 50 ans après le sacre de 1976, une seule ambition guide les Marocains: être, enfin, à nouveau rois d’Afrique. Chez nous.

Par Magda Soltani
Le 31/07/2025 à 10h33