Le Maroc retrouvera donc le Mali, la Zambie et les Comores. Le jour même du tirage, nous avons forcément ressenti un petit frisson. Parce qu’il est impossible de ne pas se projeter. On s’est forcément posé la question de ce que valent le Mali, la Zambie et les Comores. On s’est rappelé de la performance de ces sélections lors de la dernière CAN, sans parler de leurs confrontations directes avec les Lions de l’Atlas.
Et alors ? Rien du tout, il faut attendre, il faut de la patience. Le tirage n’y changera rien : la CAN est désormais concrète puisque le Maroc connait ses premiers adversaires, il est possible de se projeter. Mais il faut laisser le temps au temps.
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La patience doit aller de pair avec la retenue. Dès le tirage au sort, nous avons eu droit à quelques fanfaronnades. Certains ont commencé à se projeter au deuxième tour, et à voir qui pourrait affronter le Maroc dans les matchs à élimination directe. Pas si vite, les amis.
Rappelons-nous du cas extraordinaire de la Côte d’Ivoire, qui a accueilli la dernière (et formidable) édition de la CAN. Le rêve était grand, mais la précipitation aussi. Résultat : les Ivoiriens, qui considéraient le 1er tour comme une simple formalité, ont perdu deux des trois premiers matchs et n’ont dû leur qualification au tour suivant qu’à la providence divine, ou presque…
Au Maroc, nous avons le même problème. Chaque fois que les Lions font un bon Mondial ou possèdent une génération prometteuse, ils se voient dominer tout le continent africain. Ce «rêve» crée une pression inutile et très dangereuse, car elle peut tuer. Il est temps que l’on apprenne la leçon de nos échecs répétés.
La première fois que le Maroc avait organisé une CAN, c’était en 1988. Les conditions étaient similaires et ressemblaient, point par point, à ce que l’on vit en ce moment.
Le Maroc sortait d’un Mondial 1986 exemplaire, en étant la première nation africaine à atteindre le deuxième tour d’une Coupe du monde. Comme au Qatar, les Lions avaient fini premiers d’une poule très compliquée, devançant de grandes nations de football. Angleterre, Portugal et Pologne : excusez du peu.
Il y avait une belle cuvée de footballeurs magiques et expérimentés, avec les Zaki, Timoumi, Dolmy, Bouderbala, Haddaoui, Lemriss, Krimau, Khairi, Biaz, etc. Qui dit mieux ? En plus, sur le banc, il y avait un sélectionneur, le regretté José-Mehdi Faria, porteur d’une baraka extraordinaire.
Cette CAN 1988, qui a eu lieu entre Casablanca et Rabat (huit sélections seulement en phase finale), sera pourtant un fiasco.
Dès le match inaugural, les Marocains ont les jambes sciées par la pression du public. Ils passent péniblement le 1er tour, sans convaincre, et sont facilement balayés par le Cameroun en demi-finale.
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C’est le genre de mésaventure que personne ne souhaite revivre. Il faut se préparer et rester humbles, surtout. Depuis la CAN 2004, où les Marocains ont atteint la finale, un peu à la surprise générale, on reste sur vingt longues années de déceptions.
En Afrique, le Maroc a tout à prouver. Il faut respecter ses adversaires et y aller match par match. C’est cela qu’il faudra viser, avant de parler de victoire finale ou de quoi que ce soit.
A bon entendeur !
Les images de la victoire des Lions de l'Atlas contre le Lesotho (7-0), le lundi 18 novembre.. FRMF
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