Ceux qui ont vu le match Benfica – Barcelone, disputé en milieu de semaine et comptant pour la 7ème journée de la C1 européenne, ont de la chance. Ce match est un OVNI, avec un score hallucinant à la clé. 4-5, on dirait un match de jeunes, joué dans la rue, avec des gamins qui ne pensent qu’à attaquer et marquer des buts. Et pourtant.
Rappelez-vous: à la mi-temps, déjà, Benfica menait 3-1, on craignait alors le pire pour les Blaugrana. La défense du Barça prenait l’eau mais, au lieu de chercher à arrêter l’hémorragie, Flick a continué d’aller de l’avant. Avec des latéraux résolument tournés vers l’avant, toujours en position d’attaquer, et une charnière qui pouvait être prise à revers au moindre démarrage de l’attaque adverse.
Résultat: le Benfica a bien mis un 4ème but, alors qu’il aurait pu en mettre au moins deux fois plus. Mais le Barça, en face, a planté 4 fois et fini par emporter le morceau.
Quel enseignement tirer de ce choc au scénario proprement ahurissant? Le Barça a gagné un match qu’il aurait pu perdre. En bétonnant, Flick aurait encaissé moins de buts, mais il n’aurait sans doute jamais gagné. Son audace, que certains pourraient qualifier de suicidaire, a fini par payer. Il a été récompensé.
La philosophie de ce match fou, c’est que le plus important n’est pas de prendre des buts mais d’essayer d’en marquer un ou deux de plus que l’adversaire. Autrement dit: même avec un gardien et une défense aux abois, on peut toujours gagner un match. Il faut toujours y croire et essayer d’aller de l’avant, de jouer le tout pour le tout, de façon à ne rien avoir à regretter au coup de final.
Et c’est une arme à double tranchant. Ça passe ou ça casse. Avec de la réussite, on peut renverser un score handicapant. Mais on peut tout aussi bien prendre une raclée monumentale.
L’esprit avec lequel Flick a conduit Barcelone vers cette magnifique victoire est un peu le même qui a permis à Luis Enrique et au PSG de renverser Guardiola et son redoutable Manchester City, passant en moins d’une mi-temps de 0-2 à 4-2.
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Même si le niveau et les enjeux ne sont pas les mêmes, c’est ce même esprit qui a fait que Mokwena, avec le Wydad, a continué de pousser face au MAS au point de finir par une cuisante défaite à domicile (1-4). Sauf que le coach sud-africain n’a pas été récompensé. C’est la loi du foot, où il vaut mieux parfois perdre avec panache que limiter les dégâts et ne rien tenter pour gagner.
C’est cet esprit que la FIFA cherche à encourager. La Botola est concernée au même titre que la C1 européenne ou n’importe quelle compétition internationale. Le foot, c’est le jeu, c’est les buts, le suspens, les renversements de situation, les émotions fortes.
Avec un football offensif et débridé, tout le monde trouve son compte. Le public et les sponsors, bien entendu, mais aussi les joueurs. Parce que ce qui reste, après, ce n’est pas seulement le résultat brut ou une ligne sur le palmarès des uns et des autres, mais les buts.
Pourvu que les entraineurs «botolistes» en prennent tous de la graine.
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