Jamel Debbouze: Mbappé, Zidane, Pogba…, l’humoriste balance

Jamel Debbouze a accordé une longue interview accordée au quotidien L’Equipe, diffusée ce dimanche 16 février et dont les grandes lignes ont été reprises par plusieurs médias de l’Hexagone, mettant en évidence ses propos empreints d’estime et de sagesse.

Dans cette interview, à l’occasion de la sortie de son prochain film Mercato dans lequel il campe le rôle d’un agent de joueurs, l’humoriste, acteur et producteur franco-marocain revient sur sa relation avec Kylian Mbappé qu’il défendait au moment où ce dernier était très critiqué lors de ses débuts avec le Real Madrid.

«Le temps m’a donné raison. Aujourd’hui, tout le monde l’encense. Il touche des sommes folles, on a le droit de critiquer le joueur mais pas l’homme, pas la famille. Ne pensez pas que le succès soit une bénédiction, c’est aussi une tare», a-t-il confié.

Et d’ajouter: «Le succès amène son lot de confusions et de violences. C’est même sordide quand on pense à l’histoire de la famille Pogba. Je sais ce que c’est que de sortir d’une cité, d’avoir du succès et de représenter pour certains soit de l’argent, soit des opportunités. C’est très dur de slalomer. On n’a pas les outils et on culpabilise à mort…»

«Kylian, c’est devenu ma famille»

Jamel Debbouze tient également à rappeler son confinement avec Kylian Mbappé lors de la pandémie de Covid-19. Il poursuit: «Kylian, c’est devenu ma famille. On a été confinés ensemble! Je vous jure, j’ai été confiné avec la famille Mbappé pendant plusieurs mois, dans la même maison, dans le sud de la France».

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Mais qu’est-ce qui peut lier les deux hommes au point de se vouer une amitié à toute épreuve? Réponse de Debbouze: «La banlieue, le succès, l’argent, nos origines, on a des choses en commun. Malgré toute l’assurance qu’ils peuvent avoir, cette famille-là me donne le sentiment d’un oiseau tombé de son nid, effrayé. Quand on a attaqué son frère Ethan, sa famille, j’ai vu Kylian désemparé, profondément touché, meurtri. Il a besoin d’amour, Kylian».

«Zizou Christ»

Au quotidien L’Equipe, Jamel Debbouze ne cache pas son admiration pour Zinédine Zidane, dont la reprise de volée, alors avec le Real Madrid contre le Bayer Leverkusen, en finale de la Ligue des champions 2002, l’a vraisemblablement marqué à jamais.

Il révèle que l’expression «Zizou Christ» dans le long-métrage Mercato émanait de lui et que le metteur en scène Tristan Séguéla lui a permis de la glisser.

Il justifie: «J’avais vraiment envie de crier mon amour pour le foot et en particulier pour «Zizou Christ». Cette expression vient du fond du cœur. Vous, ma mère, les juifs, les musulmans, les cathos, les bouddhistes, la terre entière, tout le monde a compris ce que j’ai voulu dire. Les gens qui nous ont fait rêver, on peut leur embrasser les pieds.

Le foot est un des rares endroits où on peut encore rêver, avec le théâtre et le cinéma aussi. Mais aujourd’hui, la machine à rêves est cassée en banlieue. Il n’y a plus de lueur d’espoir».

«Mon club de cœur»

Enfin, l’humoriste et acteur ne manque de punch et de panache pour conclure sur une note tout aussi surprenante que remarquable. Et toujours avec le même esprit de convivialité, d’estime et d’un rare sens de franc-parler.

«De toute façon, là où va Zizou, je suis. S’il était allé à Guingamp, j’aurais été «guingampais». S’il était allé à Marseille, j’aurais été marseillais. J’ai de la famille à Marseille. Cette ville sent le foot à chaque coin de rue, ce n’est pas le cas à Paris.

Mais je vais vous faire une confidence. Mon club de cœur, dont je suis les exploits depuis des années et des années et qui me touche le plus, c’est le Red Star.»

Le film Mercato avec Jamel Debbouze sortira le 19 février prochain simultanément en France, dans des pays d’Europe mais aussi au Maroc.