Le 16 octobre 1975, la stratégie de récupération des provinces du Sud du Maroc par Feu Hassan II, père de Sa Majesté Mohammed VI, a été dévoilée. Les Marocains furent appelés à une marche historique, la Marche Verte, un projet grandiose nécessitant la mobilisation de toutes les forces vives de la nation. Le 6 novembre, soit quelques jours plus tard, 350.000 Marocains étaient aux portes du Sahara, alors occupé par l’Espagne, contraignant celle-ci à signer les accords de Madrid le 14 novembre 1975 en vue de la rétrocession des provinces du Sud à leur propriétaire historique, le Royaume du Maroc. Cette histoire, tous les Marocains s’en souviennent ; ce qu’il convient de leur rappeler, c’est qu’entre le 16 octobre et le 6 novembre, il y a eu le 26 octobre et le lancement en grande pompe des travaux du plus grand barrage du Maroc: le barrage Al Massira. Cet événement, célébré comme il se doit, s’est déroulé en présence du secrétaire général de l’ONU de l’époque, Kurt Waldheim. Plus récemment, l’année dernière, le Maroc a brillamment organisé les assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech, un mois après le terrible tremblement de terre qui a frappé la région. Malgré la douleur du moment, le Maroc a tenu sa promesse de rendez-vous.
Cette capacité à relever des défis de nature différente et simultanément est propre au Maroc et aux Marocains. Le Marocain donne toujours le meilleur de lui-même lorsque la barre est haute et le défi important. C’est pourquoi un optimisme raisonnable est de mise quant au succès des événements sportifs que le Maroc s’apprête à organiser au cours des six prochaines années. L’enjeu est considérable. Le Maroc a changé de perspective: il voit grand et loin ; il prévoit d’accueillir sept Coupes du Monde de football sur son sol au cours des six prochaines années. C’est impressionnant et inédit dans l’histoire des nations. Outre la prestigieuse Coupe du Monde 2030 qu’il organisera avec ses partenaires espagnols et portugais, il y a également la Coupe du Monde des Clubs en 2029. Bien que cela ne soit pas encore officiel, il faudra bien régler les derniers détails une année avant. Enfin, cinq éditions de la Coupe du Monde U-17 féminine, dont la première en 2025, sont prévues. De plus, d’importantes compétitions africaines sont programmées sur le sol marocain, dont la CAN 2025. Enfin, un nombre considérable de fédérations africaines font confiance au savoir-faire marocain pour leurs matchs officiels à domicile. Cela reste provisoire, en attendant l’homologation de leurs propres stades, mais cela témoigne de l’offre marocaine en matière d’infrastructures et de compétences en organisation d’événements sportifs.
Pour relever tous ces défis, le Maroc est en plein chantier, tous corps d’État confondus. En ce qui concerne les stades, toutes les informations sont disponibles sur les sites dédiés, même s’il est souvent nécessaire de se mettre à jour avec les homologations régulières des stades existants. Bientôt, chaque ville importante disposera d’un stade homologué aux normes de la FIFA, créant un cercle vertueux aux multiples bienfaits.
C’est dans ce contexte que Hafid Derradji, le tristement célèbre journaliste —si ce qualificatif a encore un sens dans son cas— probablement mandaté par des relais au sein du pouvoir en Algérie, a fait une sortie pour le moins surprenante. Il a posé des conditions pour la participation de l’Algérie à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations qui se tiendra —comme chacun le sait— au Maroc l’année prochaine. Il semble revigoré par les récents succès de l’équipe nationale de son pays, qualifiée sur le terrain pour la CAN 2025 au Maroc et bien placée pour les éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde, mais rien ne justifie cette intervention.
Une prise de parole irrationnelle qui reflète un état psychologique instable chez certains décideurs. Il vient ainsi d’annoncer que la Fédération algérienne aurait demandé —ou s’apprêterait à demander— avec le soutien de médias et d’influenceurs du pays voisin, des garanties de sécurité pour les joueurs et les supporters algériens. Franchement, comment une personne saine d’esprit peut-elle poser une telle question?
La tentative d’hystériser les relations entre les Marocains et les Algériens —y compris dans le sport, un domaine jusque-là épargné— est la dernière cartouche utilisée pour faire croire au peuple frère d’Algérie qu’un pseudo-ennemi extérieur leur veut du mal. Une tentative vaine et contre-productive. Le seul «risque» pour les supporters algériens serait de découvrir un Maroc loin des clichés que leur vendent leurs médias aux ordres et l’armée de porte-plumes qui pullule sur les réseaux sociaux. Un pays qui a la confiance du comité exécutif de la FIFA, et bientôt celle de l’Assemblée générale, doit-il encore donner des gages?
Longtemps, la question était: « Est-ce que le Maroc sera prêt?» Certains s’appuyaient sur le référentiel algérien, fait de promesses grandiloquentes jamais tenues, et sur une habitude à dénigrer plutôt qu’à retrousser les manches.
Cette nouvelle question ne mérite pas de réponse ; elle en soulève une autre: les Fennecs seront-ils privés de participation à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations? Ce serait injuste pour une génération de footballeurs prometteurs, très attendus par les Marocains, pour qui la compétition n’a jamais fait peur ; bien au contraire, elle les motive.