Comment entretenir la flamme et rester au sommet? Faire digérer l'euphorisant triplé de l'an dernier (championnat, coupe d'Angleterre et coupe d'Europe) représentait le défi majeur, et nouveau, pour Pep Guardiola en début de saison.
L'entraîneur a pour l'heure rempli sa mission à la perfection: ses «Citizens» talonnent le leader Liverpool en Premier League (avec un match en plus à jouer), partent favoris contre Luton fin février au 5e tour de la «Cup» et abordent la phase à élimination directe en C1 avec dix victoires consécutives dans les valises.
Ils ont au passage soulevé la Supercoupe d'Europe et la Coupe du monde des clubs, de quoi faire oublier les trous d'air qui les ont secoués fin septembre/début octobre (trois défaites en quatre matches), puis à partir de mi-novembre (trois nuls, une défaite et une victoire).
«Je n'ai jamais été inquiet», a répondu Guardiola dimanche dans la foulée d'un succès 2-0 contre Everton. «Depuis le premier jour, je n'ai pas eu ce sentiment (d'une possible décompression, ndlr). Il y a des hauts et des bas, c'est normal, mais j'ai toujours aimé ce que j'ai vu», a-t-il insisté.
- «Super-pouvoirs» -
Face aux «Toffees», son équipe ne s'est pas affolée en dépit d'une longue domination stérile, puis a fait la différence grâce à un doublé d'Erling Haaland, finisseur clinique revenu au top après deux mois passés à l'infirmerie.
«Haaland n'avait rien eu à se mettre sous la dent, mais il s'en moque», a commenté l'ancien défenseur Rio Ferdinand, consultant pour TNT Sports. «Parfois il ne touche pas beaucoup le ballon, mais il marque, c'est la clé», a appuyé Sean Dyche, l'entraîneur d'Everton.
Le Norvégien a encore profité d'une passe décisive de son complice préféré Kevin De Bruyne, sublime depuis son retour à la compétition en 2024. Le créateur belge est entré en jeu en seconde période, comme Kyle Walker, Bernardo Silva et Jack Grealish, ce qui en dit long sur la profondeur de l'effectif mancunien.
«C'est l'un des super-pouvoirs de City que de pouvoir changer de joueurs sans que le résultat ne change", a pointé Ferdinand. "Le niveau ne baisse pas, aucune autre équipe en Europe ne peut le faire».
L'infirmerie s'est vidée, Haaland a retrouvé le chemin des filets après une longue attente, De Bruyne a enchaîné quatre passes décisives et un but en quatre matches, et les deux compères ont rejoué contre Everton en même temps que John Stones, l'un des piliers de la saison dernière, pour la première fois depuis la finale de la Ligue des champions.
- «Chaque match est une finale» -
Tous les voyants semblent au vert avant la dernière ligne droite, où Manchester City a l'habitude de frapper fort, plus fort que la concurrence.
«Ces dernières saisons, nous avons bien négocié cette période dans toutes les compétitions où nous étions en lice. Chaque match est une finale pour nous», a rappelé John Stones, défenseur au club depuis 2016.
La prochaine se joue mardi dans le Parken de Copenhague, où le champion du Danemark en titre a fait des misères au voisin, Manchester United (4-3), durant la phase de groupes en novembre dernier, et tenu City en échec (0-0) au même stade de la compétition la saison précédente.
Les «Lions» sont loin d'avoir l'expérience de leurs visiteurs dans la compétition européenne: ils disputent un huitième de finale de C1 pour la deuxième fois de leur histoire, treize ans après le premier (éliminés par les Anglais de Chelsea), tandis que les «Citizens» en sont à leur onzième consécutif.