Wydad-Raja: ils ont joué pour les deux clubs

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À quelques heures du derby casablancais, voici une petite sélection des joueurs et entraîneurs, qui ont porté les couleurs du Raja et du Wydad.

Le 24/09/2020 à 09h13, mis à jour le 24/09/2020 à 09h59

Ce jeudi 24 septembre à 19h15, le Wydad accueille le Raja à l’occasion de la 25e journée de la Botola. Si chaque citoyen de la ville blanche choisit son camp, certains joueurs et entraîneurs n'ont pas hésité à franchir le rubicon et ont défendu les couleurs des deux équipes. Parmi eux, de grands noms de ce sport au Royaume et à l’étranger.

Les pionniers: Père Jego et Petchou


Feu Mohamed Ben Lahcen Tounsi, plus connu sous le nom de Père Jégo, peut être considéré comme le premier "traître" de l’histoire du derby casablancais. Un des fondateurs du Wydad, le technicien a tout gagné avec les Rouge et Blanc avant de rejoindre les Verts, en 1955. Avec ces derniers, il remporte le premier derby de l’histoire (0-1). Une rencontre qui a eu lieu, un an après, au stade Marcel Cerdan, ancêtre du stade d’honneur et du complexe Mohammed V.

Ce passage du Père Jego au Raja était synonyme d’affront pour les Wydadis. Une gifle qu’ils n’arriveront à rendre au rival qu’après 17 ans et la signature de la star incontesté du Raja à l’époque Mustapha Choukri, plus connu sous le nom Petchou. Après neuf années passées au Raja (de 1966 à 1975), auréolées d’une seule Coupe du Trône en 1974, l’ancien international marocain s’engage avec le Wydad. Avec le WAC, dirigé à l’époque par feu Abderrazak Mekouar, Petchou glane trois titres de champion (1976, 1977 et 1978), deux Coupes du Trône (1978 et 1979) et une Coupe Mohammed V (1979).

Beaucoup de joueurs ont suivi l’exemple de Mustapha Choukri et rejoint le camp adverse, tels Zmara, Abdelaziz, Azdine et Aliwat, dans les années 70 et Andalousi, Chenawi, Beggar, Hirs et autres Garchi dans la décennie 80.

La course est lancée


Mais ce phénomène n’a pris de l’ampleur qu’à partir des années 1990 et 2000. Khalil Azmi, formé au Wydad et longtemps considéré comme le digne successeur de Badou Zaki dans les cages des Rouges et de l’équipe nationale, a remporté trois championnats (1986, 1990 et 1991), une Coupe du Trône (1989), et largement contribué au premier sacre du WAC en Ligue des Champions (1992). Le public wydadi ne jurait que par lui et des chansons ont même été composées en l’honneur du gardien. Mais au lendemain du sacre africain, Azmi surprend tout son monde et rejoint en le Raja de Casablanca pour deux saisons avant de s’exiler aux États-Unis après avoir disputé la Coupe du Monde avec les Lions de l’Atlas.

Depuis, Raja et Wydad ont entamé une bataille sans merci pour se chiper les stars. Mustapha Bidodane, Mouhcine Iajour, Said Fettah, Hicham El Amrani, Zakaria Aboub, Omar Najdi, Zakaria Hachimi ont quitté les Aigles pour voir si l’herbe était plus verte de l’autre côté. Et Abdelhak Ait Laarif, Jawad Issen et autres Tarik El Jarmouni ont rejoint le Raja après des années passées en rouge.

Dans l’histoire du derby, les entraîneurs aussi ont joué aux chaises musicales. Au total, ils sont 11 à avoir coaché les deux clubs de la métropole. Il s’agit de Père Jego, Abdelkader Lakhmiri, Abderrahman Mahjoub, Abdelhaq El Kadmiri, Youri Sebastienko, Alexander Moldovan, Oscar Fullone, José Romao, Rachid Taoussi, Faouzi Benzarti et plus récemment Juan Carlos Garrido.

Par Adil Azeroual
Le 24/09/2020 à 09h13, mis à jour le 24/09/2020 à 09h59