L’ensemble des amateurs de football au Maroc avaient les yeux rivés sur la finale de l’Europa League qui s’est jouée mercredi dernier à Budapest. La présence des deux Lions de l’Atlas, Yassine Bounou et Youssef En-Nesyri dans la composition de l’équipe de Séville y est forcément pour quelque chose.
La rivalité entre le Maroc et l’Algérie aussi, M. Derraji Bein Sport, le porte-parole autoproclamé du complotisme footballistique anti-marocain, n’a pas manqué le rendez-vous. Privé de scénario loufoque impliquant le président de la fédération royale marocaine de football, M. Fouzi Lekjaa, il s’est rattrapé en prenant faits et causes pour le rival du FC Séville lors de cette finale, l’AS Rome.
Les Marocains, forts d’une magnifique expérience -ils ont déjà remporté cette compétition en 2020-, ont été décisifs pour la victoire finale. En-Nesyri d’abord en obligeant le défenseur à marquer contre son camp pour remettre Séville dans la partie. Son équipe était menée et, face à une équipe dirigée par Mourinho, c’est très compliqué de revenir dans le match après avoir encaissé un premier but.
Bounou ensuite, auteur de parades difficiles et décisives au cours du match et des prolongations avant de montrer toute l’étendue de son talent lors de la séance des tirs au but. Une fois encore Bounou a effectué deux arrêts qui ont suffi pour faire de Séville le nouveau champion d’Europa League. Il avait déjà frustré les Espagnols en 8e de finale de la Coupe du Monde au Qatar, il a renouvelé l’exploit mais cette fois, les Espagnols lui ont signifié tout leur amour et leur respect.
Bien qu’elle concerne un club européen, c’est une victoire de plus pour le football marocain, un succès de la formation à la Marocaine. En-Nesyri a fait ses premiers pas au MAS de Fès avant de rejoindre l’Académie Mohammed VI, et Bounou est un enfant du WAC, il a fait toutes ses premières classes au sein du club champion d’Afrique sortant et finaliste de la nouvelle édition, dont le match aller est prévu au Caire, dimanche face à Al Ahly.
C’est une revanche de la finale précédente, remportée par le Wydad. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, l’équipe d’Al Ahly n’en sera que plus déterminée et motivée. Surtout qu’ils viennent d’éliminer un adversaire redoutable, l’Espérance Sportive de Tunis, un habitué de la compétition. Leur victoire face aux Tunisiens a marqué les esprits, surtout à l’aller à Tunis où la domination a été totale et sans contestation possible.
Le WAC n’a pas à rougir de son parcours, il a éliminé en demi-finale le Mamelodi Sundows, le club sud-africain épouvantail de cette édition qui avait, en phase de groupe, terrassé Al Ahly, il y a deux mois et demi seulement.
Bien que ce soit la deuxième finale consécutive, c’est une confrontation historique entre deux clubs qui ont marqué le football de leur pays. Nadi Al Ahly du Caire est le club le plus titré d’Afrique et le plus ancien. Il a été fondé par des étudiants égyptiens en 1905, avant d’être transformé en club civil mixte sous son nom actuel le 24 avril 1907. A quelques jours près, Al Ahly est l’ainé de trente ans du WAC.
Ce sont deux clubs chargés de symboles, ils ont été des citadelles des nationalismes marocains et égyptiens. Chacun à son époque et à sa façon ont marqué cette phase importante de la constitution des nations modernes que sont devenus le Maroc et l’Egypte. Ils se ressemblent même au niveau des couleurs, Al Ahly a adopté le Rouge, couleur du drapeau égyptien de l’époque, et le blanc. Le WAC, le rouge, et le blanc comme deuxième couleur.
Leurs parcours sportifs les rapprochent, Al Ahly est le club le plus titré d’Afrique, c’est le club qui a le plus remporté de Ligue des Champions et le WAC, le plus titré au Maroc avec des perspectives intéressantes en Ligue des Champions. Le WAC est abonné aux premières places depuis quelques années déjà.
La dynamique enclenchée en juin 2022 pour le football marocain ouvre de belles perspectives pour le représentant national.
Le WAC et la Renaissance Sportive de Berkane vainqueurs des deux coupes africaines, l’AS FAR (féminines) championne d’Afrique, les Lionnes de l’Atlas finalistes de la CAN et qualifiées pour la prochaine Coupe du Monde et les Lions demi-finalistes au Mondial sont autant de références positives pour le club.
Tous ces succès, dans un délai aussi court, c’est du jamais-vu au Maroc. L’appétit est ouvert et on attend du WAC un nouvel exploit. C’est possible. Une des clés de la réussite en football, c’est la confiance et la confiance s’obtient avec l’accumulation des bons résultats. Bounou et En-Nesyri ont montré le chemin, c’est un bon présage pour le WAC.