Finalistes il y a trois ans à domicile, les Lionnes de l’Atlas abordent cette édition avec un nouveau statut: celui de favorites pour le titre. Un rôle qu’Élodie Nakkach assume pleinement, tout en gardant les pieds sur terre. Lors d’un entretien exclusif, le milieu de terrain d’Al-Ahli FC a insisté sur l’importance d’aborder cette CAN étape par étape, avec lucidité, solidarité et détermination.
Présente en compagnie de Salma Amani à l’événement «Joueuses Club», organisé en marge de la compétition, Élodie est également revenue sur la préparation de l’équipe, ses ambitions pour cette CAN, ainsi que sur l’évolution rapide du football féminin au Maroc.
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Comment s’est déroulé le premier stage de préparation à Tanger?
On a commencé par un stage à Tanger, où on s’est plongées dans le travail physique et tactique. On a repris nos automatismes, commencé à poser les bases de notre jeu. Le groupe était assez élargi et on a disputé un match contre le Kenya, ce qui a permis de voir tout le monde à l’œuvre.
Comment ça s’est passé lors du deuxième stage, avec les matchs amicaux à la clé?
Ensuite, il y a eu un deuxième rassemblement avec deux matchs amicaux contre le Cap-Vert et le Malawi. La rencontre contre le Malawi, qui présente un profil similaire à celui de la Zambie, notre adversaire en phase de groupes, nous a été très utile.
On a été menées 2-0, puis on a trouvé les ressources pour revenir et l’emporter 4-2. Ce genre de scénario nous met en confiance. Même si on a pris des buts, il va falloir rectifier ça, et c’est sur cet aspect qu’on va travailler dans les prochains jours.
La CAN 2022 reste un grand souvenir. Comment l’analysez-vous avec un peu de recul?
On a pris les matchs les uns après les autres, et on s’est retrouvées en finale. Personne n’attendait le Maroc à ce niveau-là, donc c’était que du bonus. On a fait un très beau parcours, même si on a perdu en finale.
«En 2022, on a fait un très beau parcours, même si on a perdu en finale.»
— Élodie Nakkach
Comment abordez-vous cette nouvelle édition?
Il ne faut pas se mettre de pression inutile parce qu’on a fini deuxièmes la dernière fois. Le plus important, c’est de tout donner sur le terrain, de se battre, de jouer match après match. On ne peut pas prédire l’avenir, c’est le football, tout peut arriver. Si on donne tout et que l’adversaire est plus fort, il n’y aura pas de regrets. Mais si on arrive à tout mettre en place, on peut aller loin.
Vous êtes maintenant perçues comme l’une des favorites. Ce nouveau statut vous influence-t-il?
C’est vrai qu’il y a une attente, mais il ne faut pas que ça devienne une pression. Oui, les gens veulent nous voir soulever la coupe, mais on doit d’abord le faire pour nous. Il faut rester concentrées sur nos objectifs, étape par étape.
«Avant de penser au titre, il y a des matchs de poules à jouer»
— Élodie Nakkach
Par rapport à 2022, sentez-vous une évolution dans le groupe?
Bien sûr. On a toutes gagné en maturité. C’était notre première CAN à l’époque, et depuis, trois ans sont passés. On a grandi individuellement aussi, dans nos clubs respectifs, donc ça représente un vrai bagage. Il faut maintenant réussir à rassembler cette expérience collective pour en faire une force.
Et sur le plan technique, qu’est-ce qui change avec le nouveau sélectionneur?
Il y a deux cultures différentes, deux manières de travailler différentes. On passe un nouveau cap avec ce staff. L’important, c’est que ça se passe dans la continuité et dans le bon sens. On progresse, et c’est ce qui compte.
Un mot sur l’événement «Joueuses Club», auquel vous avez participé en marge de la CAN?
C’est une très bonne initiative, surtout à quelques semaines du coup d’envoi. Cela permet de rappeler que le football féminin existe, qu’il a une place. Cet événement a rassemblé des personnes qui s’y intéressent, ça nous permet aussi de nous retrouver, d’échanger. On n’a pas souvent l’occasion de le faire, donc c’est précieux.
La sélection nationale féminine évoluera lors de la compétition continentale dans le groupe A, aux côtés de la Zambie, du Sénégal et de la RD Congo. Le sélectionneur espagnol, Jorje Vilda, a retenu une liste de 26 joueuses pour cette grand-messe du football féminin africain.