Ce foot que l’on n’aime pas!

ChroniqueRetour sur la qualification de Berkane pour la finale de la Coupe de la Confédération africaine, au bout d’un match retour que les Marocains ont abordé de la mauvaise manière: en jouant incompréhensiblement avec la peur au ventre.

Le 28/04/2025 à 10h59

Qui aime bien châtie bien. Et on aime beaucoup cette équipe de la RSB pour lui taper (un peu) sur les doigts quand elle est dans le faux. Comme à Constantine, pour le retour de la demi-finale de la C3 africaine (0-1).

A l’aller, à Berkane, la RSB avait affiché une supériorité écrasante. Au-delà du score, net et indiscutable (4-0), les Berkanais avaient affiché un sérieux et une discipline de tous les instants. Ils auraient pu gagner plus largement encore. Jusqu’au bout, ils ont respecté leur adversaire et ils ont surtout respecté l’esprit du jeu.

Le respect, cela veut dire jouer et continuer de jouer, même quand on mène avec quatre buts d’avance.

Au retour, la RSB a oublié cette règle. L’équipe de Mouine Chaabani a refusé de jouer. Elle est venue pour défendre et ne rien tenter. Zéro frappe cadrée, zéro corner. Le néant offensif. Chaabani a garé le bus devant la cage de l’excellent Munir et attendu le coup de sifflet final.

Résultat: cette équipe de Constantine, moyenne et limitée mais volontaire, a pressé et fait douter les «Oranges» jusqu’au bout. Berkane a joué avec le feu. Avec un Munir moins inspiré et un arbitre plus sévère, ils auraient pris l’eau et offert une remontada inespérée à une équipe techniquement inférieure.

Ce scénario n’a pas eu lieu, fort heureusement, et on pourra toujours dire après coup que Chaabani et ses poulains ont assuré l’essentiel, c’est-à-dire la qualification. Ce qui compte, c’est le résultat. Certes.

Il n’empêche: cette équipe avait largement les moyens de gagner par le jeu, au lieu de trembler jusqu’au bout. C’est un football négatif qui nous rappelle un passé révolu quand les équipes en déplacement se retrouvaient en situation de guerre ou presque. Et pour cause: elles devaient affronter un arbitrage maison, des pelouses catastrophiques, loin des regards des caméras.

Malgré des couacs ici et là, les conditions de jeu ont quand même eu le temps de s’améliorer…

Pour revenir au déplacement à Constantine, on aurait pu craindre que la RSB, après la démonstration du match aller, se rende coupable d’un relâchement mental en croyant que la qualification était déjà dans la poche.

Fort heureusement, les représentants marocains ont évité le piège. Mais ils sont tombés dans l’excès contraire : en se montrant crispés, tendus, donnant l’impression de jouer avec la peur au ventre. Totalement incompréhensible.

Alors, s’agit-il d’un blocage mental ou «culturel» des joueurs, autrement dit d’un réflexe involontaire, à la limité inconscient? S’agit-il, plutôt, d’une consigne tactique de l’entraineur?

Dans tous les cas, le non-match de Constantine doit servir d’avertissement pour le dernier représentant du royaume dans ces compétitions africaines. Le slogan qui veut que «les matchs à fort enjeu ne se jouent pas mais se gagnent» est trompeur. Quand on a les moyens de jouer, on ne refuse pas le jeu, on ne se cache pas.

Face aux Tanzaniens de Simba, en finale, la RSB devra rendre une copie parfaite à l’aller sur la pelouse du Municipal. A Dar Es Salaam, au match retour, les Orientaux se doivent de jouer jusqu’au bout.

Par Footix marocain
Le 28/04/2025 à 10h59