Ce samedi 26 juillet, Rabat vivra une double célébration symbolique: la finale de la CAN féminine Maroc-2024 d’un côté, et l’inauguration officielle du bureau principal de la FIFA en Afrique, de l’autre. Un événement aux allures diplomatiques, sportives et stratégiques. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, déjà au Maroc depuis une semaine, sera à nouveau aux côtés de Fouzi Lekjaa pour couper le ruban.
En installant ce bureau à Rabat, la FIFA ne se contente pas d’ouvrir une nouvelle antenne. Elle inscrit le Maroc, de manière durable, dans sa carte mondiale du pouvoir footballistique. Ce bureau n’est pas une simple entité logistique, comme ceux, régionaux, de Dakar, Brazzaville, Kigali et Johannesburg: il est appelé à devenir un carrefour décisionnel, un centre névralgique au service d’un continent qui veut repenser son destin footballistique.
Car derrière les inaugurations, les micros et les sourires, il y a une stratégie. Celle d’un pays qui a compris que le football est bien plus qu’un jeu, mais un levier diplomatique, un vecteur de rayonnement et un terrain d’influence. Depuis 2016, le Maroc n’a cessé de gravir les échelons au sein de l’architecture FIFA. En obtenant le Mondial 2030, en impulsant des réformes au sein de la CAF, en rénovant ses stades, en multipliant les centres de formation et en professionnalisant ses structures, le Royaume a envoyé un message: le leadership africain du football passe désormais par Rabat.
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Ce bureau principal s’ajoute à ceux de Paris, Miami et Jakarta, que la FIFA considère comme ses points d’ancrage stratégiques dans le monde. Chacun a son rôle: Miami supervise la conformité et les préparatifs du Mondial 2026, Jakarta accompagne le développement en Asie du Sud-Est, Paris sert de pont diplomatique avec les institutions européennes. Rabat, lui, est appelé à devenir le laboratoire africain du football de demain, en phase avec les ambitions du programme Forward de la FIFA.
Et comme un symbole, cette inauguration coïncide avec la création de la Fondation Maroc 2030. Derrière ce nom, une ambition clairement affichée: faire de la Coupe du Monde un levier de transformation nationale. Fouzi Lekjaa l’a rappelé: il ne s’agit pas d’un simple tournoi, mais d’une occasion unique de repositionner le Maroc comme une destination globale, moderne, structurée et tournée vers son avenir. La Fondation se chargera de coordonner les projets, d’assurer le respect des engagements et de mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation. Une gouvernance à la marocaine, qui mêle institutions, société civile, MRE et secteur privé. Du cousu-main.
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Cette synergie entre vision royale, diplomatie sportive et stratégie institutionnelle transforme Rabat en capitale du football africain, mais aussi en modèle pour les pays émergents. Car en installant ce bureau au Maroc, la FIFA valide une trajectoire, récompense une vision et parie sur la stabilité et la performance d’un écosystème.
Ce samedi donc, pendant que les projecteurs seront braqués sur la finale de la CAN féminine au Stade olympique, un autre match se jouera en coulisses. Et cette fois encore, le Maroc joue à domicile. Avec maîtrise… et ambition.











