Il y a des défaites salutaires. Celle face à l’Ukraine, lors de la deuxième journée de la phase des groupes du tournoi de football masculin des Jeux olympiques Paris 2024 a permis de remettre les pendules à l’heure. L’équipe du Maroc des moins de 23 ans a brillé mardi dernier, le jour de la Fête du Trône, face à son homologue irakienne. Très impliqués sur toutes les actions, les joueurs ont créé un danger permanent jusqu’aux 15 dernières minutes au cours desquelles ils ont soufflé un peu.
Le résultat était assuré et des changements nécessaires pour impliquer un plus grand nombre de joueurs dans la campagne des JO Paris 2024. Les joueurs ont également transformé des situations dangereuses et ont régalé le public avec des actions de toute beauté. La défaite inattendue, à la dernière minute face à l’Ukraine, aurait pu laisser des traces et faire douter les jeunes joueurs. Pas du tout, et ça c’est une très bonne nouvelle pour la suite de la compétition.
Un groupe est en train de naître sous les yeux des supporters marocains. On peut, sans risque de se tromper, prévoir qu’un certain nombre des joueurs en compétition seront présents au sein de l’équipe A en 2030. C’est un match référence pour cette équipe et que cela coïncide avec les festivités du 25e anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est de bon augure.
En 25 ans, que de chemin parcouru. Les images de toutes les réalisations effectuées, objet d’un certain nombre d’émissions des télévisions marocaines, sont surprenantes. Des villes entières ont complétement changé de statut pour entrer de plain-pied dans le top de la modernité. Le Maroc est passé à un niveau supérieur avec des stades extrêmement modernes. Le Royaume a organisé trois Coupes du monde des clubs. De nombreux stades de proximité pullulent dans toutes les grandes villes.
L’urbanisation des années 80 a empêché toute une génération de talents d’éclore dans les terrains vagues, ce manque est aujourd’hui comblé avec un niveau d’exigence jamais atteint auparavant. Deux grands projets sont venus préparer la professionnalisation du football marocain.
Le complexe Mohammed VI de football de Maamoura destiné aux concentrations des équipes nationales marocaines, en est un bel exemple. Doté d’un équipement digne des plus grands clubs de football du monde, ce complexe a non seulement permis de préparer les Lions de l’Atlas à Qatar 2022 dans les meilleures conditions mais aussi de favoriser la coopération sud-sud en le mettant à la disposition de fédérations amies. L’Académie Mohammed VI de football, fleuron de la formation à la marocaine, a déjà participé à l’écriture de belles pages du football national. Ounahi, Aguerd, En-Nesyri et plus récemment Targhaline en sont de bons exemples.
Aux Jeux olympiques, le Maroc a remporté des médailles à chaque participation. En 2000, à Sydney, en 2004 à Athènes, en 2008 à Pékin, en 2012 à Londres, en 2016 à Rio de Janeiro et en 2020 à Tokyo. Une série unique dans l’histoire des participations du Maroc au Jeux olympiques.
En football, en plus d’une participation à la finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 2004, le Maroc a réussi un exploit unique dans l’histoire du football arabe et africain avec une participation à la demi-finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Et ce n’est pas tout. L’équipe nationale des joueurs locaux a remporté deux CHAN en 2018 et 2020, les clubs marocains ont brillé également, le Raja a été finaliste de la Coupe du monde des clubs en 2013 et a remporté 2 ligues des champions. Le Wydad en également 2. En Coupe de la CAF, cinq clubs se sont illustrés, le Raja de Casablanca et la Renaissance Sportive de Berkane avec 2 titres chacun, le Maghreb de Fès, l’AS FAR et le Fath US avec une consécration chacun.
Cet après-midi, l’équipe des moins de 23 ans a l’occasion de s’illustrer. Les joueurs ont déjà réussi l’exploit de sortir de la phase des groupes, une première depuis 1972, ils peuvent, au vu de ce qu’ils ont montré depuis le début de la compétition, prétendre à une médaille. Il faudra éliminer l’équipe des USA qui a donné du fil à retordre à l’équipe de France, grande favorite du tournoi.
Malgré toutes les réalisations en infrastructures (autoroutes, ports, LGV, trémies dans les principales villes du pays), le Maroc en entier semble être encore en chantier. Le Royaume se prépare à organiser la Coupe d’Afrique des Nations en 2025, cinq Coupes du monde féminines U-17 et, avec l’Espagne et la Portugal, une des deux plus grandes Coupes du monde de l’histoire avec la participation de 48 pays. Seul le groupe composé des USA, du Canada et du Mexique aura à relever un tel défi. Yalla Vamos 2030, c’est dans six ans.
Le bilan des 25 ans est brillant, les projets pour les prochaines années sont encore plus prometteurs.