Exclusif. Dr. Fatima Abouali, présidente de l’AMAD: «le Maroc fait partie des pays qui contrôlent le mieux leurs athlètes»

Dopage et sport Fatima Abouali, présidente de l’AMAD, explique les missions de l’agence marocaine

VidéoEntre les contrôles, l’ouverture d’un laboratoire marocain et le Mondial 2030, Dr. Fatima Abouali, présidente de l’AMAD, détaille dans un entretien exclusif avec Le360 les activités de l’agence anti-dopage marocaine.

Le 23/02/2025 à 16h10

Conforme aux normes de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), Dr. Fatima Abouali insiste sur l’importance de la prévention: «La lutte contre le dopage passe d’abord par l’information et l’éducation. Il faut prévenir l’utilisation de produits nocifs pour la santé et préserver l’intégrité du sport».

Avec un programme régulé, Dr. Abouali précise que l’objectif de l’agence n’est pas de piéger les athlètes:

«Nous voulons protéger le sportif et l’inciter à adopter une attitude propre. L’accent est aussi mis sur l’éducation des plus jeunes. Après 10 ans, c’est trop tard, le comportement est déjà ancré. Nous voulons parler à ces enfants avec nos moyens, conçus au sein de l’agence».

«Nous sommes passés d’une moyenne de 4,8 contrôles en 2023 à 8 lors des derniers Jeux olympiques de Paris»

—  Dr. Fatima Abouali

En 2020, l’athlétisme marocain était classé en catégorie A, le niveau le plus élevé en termes de dopage. Grâce aux efforts de l’AMAD, la discipline est passée en catégorie B, un niveau de risque moins important.

«Grâce à un programme spécifique et un long travail entre 2021 et 2023, l’Unité d’Intégrité de l’Athlétisme (AIU) a classé le Maroc à la 4e position, en termes de performances de contrôles».

Elle ajoute: «Nous sommes passés d’une moyenne de 4,8 contrôles en 2023 à 8 lors des derniers Jeux olympiques de Paris. Aujourd’hui, le Maroc fait partie des pays qui contrôlent le mieux leurs athlètes».

Le département «Contrôle et Enquête» de l’agence établit un plan annuel ainsi que des objectifs précis à atteindre: «En 2025, entre 2.500 et 2.700 contrôles seront réalisés pour les sportifs de haut niveau», annonce Dr. Abouali

«Nous devons travailler avec le même matériel que celui imposé par l’AMA. Uniformiser nos contrôles avec l’agence mondiale est obligatoire», martèle la présidente.

Un laboratoire marocain pour l’Afrique?

Dans le cadre de l’ouverture du Maroc vers l’Afrique, la question se pose: le Royaume est-il prêt à créer un laboratoire national?

«Le Maroc est capable de créer plusieurs laboratoires, mais il faut assurer leur viabilité. Aujourd’hui, le Maroc a une politique nationale et nous pouvons prétendre à avoir un laboratoire marocain», avoue la présidente de l’AMAD.

Dr. Abouali souligne un point essentiel: «Ce laboratoire doit servir toute l’Afrique. Dans le cadre du projet d’ouverture sur l’Afrique, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, l’agence accueillera en avril prochain entre 25 et 30 pays africains. Nous travaillons dans ce sens».

L’AMAD et le Mondial 2030

Concernant l’implication de l’AMAD dans la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, Dr. Abouali affirme que l’agence est déjà à pied d’œuvre.

«Nous réaliserons un audit fin 2025 ou début 2026 avec les agences antidopage du Portugal et de l’Espagne pour voir comment collaborer avec la FIFA».

Mais l’AMAD est aussi sur d’autres compétitions internationales, à savoir, la prochaine Coupe du Monde 2026, organisée conjointement entre les États-Unis, le Mexique et le Canada:

«Nous allons travailler avec la FIFA dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2026. Nos contrôleurs s’occuperont des tests pour les 11 matchs organisés sur le territoire marocain. Disons que nous sommes présents sur tous les dossiers».

Par Magda Soltani et Abderrahim Et-Tahiry
Le 23/02/2025 à 16h10