A quoi sert la Coupe d’Excellence?

Abdeslam Belkchour, président de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP)

ChroniqueDisons-le sans ambages: cette «innovation» de la LNFP vire au grand n’importe quoi.

Le 11/06/2025 à 13h49

L’intention est certes bonne, mais l’objectif est loin d’être réalisable. La Coupe d’Excellence, instaurée par la Ligue nationale de football professionnel (LNFP), s’est avérée un vrai flop. (N’est-ce pas un vieux dicton qui prétend que «l’enfer est pavé de bonnes intentions»?)

L’objectif de cette «innovation» est de permettre aux clubs nationaux de football d’élite (D1 et D2) de maintenir le rythme de compétition en cas de trêve, avec l’obligation d’inscrire au moins dix joueurs U23 sur la feuille de match et d’en aligner au moins six.

Mais alors que cette première «expérience» touche à sa fin, le constat est loin d’être reluisant: des matchs se déroulant devant des gradins vides, des pelouses en souffrance, une couverture médiatique quasi inexistante, un grand désintéressement populaire, aucune motivation chez les participants… et la liste des griefs n’est pas exhaustive.

Disons-le sans ambages: cette «innovation» de la LNFP vire au grand n’importe quoi. On murmure même que ses promoteurs chercheraient à l’enterrer, à ne plus la reconduire. Ce serait d’ailleurs une décision adéquate, reconnaissant son inefficacité et son manque d’apport pour le football national et les clubs d’élite, ces derniers se voyant grever davantage après une saison éprouvante où la programmation reste souvent sujette à caution.

En juin 2024, lors de l’annonce de cette «compétition», Abdeslam Belkchour, président de la LNFP, expliquait, entre autres raisons, vouloir «intégrer les joueurs de moins de 23 ans dans l’effectif des équipes premières et superviser les joueurs talentueux susceptibles d’être appelés au sein de l’équipe nationale olympique et des jeunes». Un vœu pieux.

D’autant plus que trop peu suivent cet «événement» et trop peu lui accordent de l’intérêt. Excepté Arryadia qui retransmet quelques matchs, sans doute pour meubler l’antenne, les médias n’en parlent presque pas, à quelques rares exceptions près.

Le fait est que la «Coupe d’Excellence» s’avère un échec. Ses initiateurs gagneraient en respect en le reconnaissant. Après tout, c’est une expérience, et comme toute expérience, elle comporte une marge d’erreur, un mauvais calcul, une appréciation hasardeuse. Celle-ci présente indéniablement tous les ingrédients du fiasco. Pourvu que l’on tire les enseignements qui s’imposent.

Par Abdelkader El-Aine
Le 11/06/2025 à 13h49